En janvier 2015, après l’attentat contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, Florian Philippot, ex-vice-président du FN, avait violemment critiqué Israël. “Je n’étais pas mécontent de ne pas être derrière les représentants de l’ultra-droite racialiste israélienne”, avait-il déclaré sur RTL. Dans L’Express : « Florian Philippot est le plus tiède au F. en matière d’engagement pro-israélien. Un point positif vis à vis d’Israël et venant de l’ex Vice Président FN : il avait soutenu « Tel Aviv sur Seine ».
Dans les médias ce matin : « Le Front national va enfin connaître l’apaisement face à un extrémiste sectaire, arrogant et vaniteux qui tentait de museler notre liberté de débattre », a ainsi tweeté Louis Aliot, vice-président du parti et compagnon de Marine Le Pen. Florian Philippot, qui quitte jeudi le Front national sur un désaccord avec Marine Le Pen, était son plus proche collaborateur depuis 2011 et le chef d’orchestre de la « dédiabolisation » du parti d’extrême-droite.
Matin, midi et soir, 1er janvier comme 15 août, M. Philippot arpentait de manière stakhanoviste les plateaux télévisés pour porter la parole frontiste, au point de susciter les railleries internes comme externes sur son « CDI » supposé dans les chaînes d’information en continu. Regard tombant et sourire en coin, M. Philippot a été le principal visage de la stratégie de « dédiabolisation » du Front national voulue par Marine Le Pen.
Né dans une famille d’enseignants, ce haut fonctionnaire à l’Inspection générale de l’administration (IGA) rencontre avec son frère Damien, sondeur à l’Ifop, la fille de Jean-Marie Le Pen en 2009 et commence à travailler pour elle, d’abord sous pseudonyme. Bombardé fin 2011 directeur stratégique de la campagne présidentielle, « Florian », 35 ans, main éternellement soudée à son téléphone, suscite rapidement la jalousie de ceux qui prennent moins la lumière et ragent de voir la patronne du FN accorder une si grande place à celui parfois qualifié de « gourou ».
Il se rend en effet rapidement indispensable à Marine Le Pen, chef d’orchestre du « marinisme » qu’elle a composé dès le début des années 2000. Tous reconnaissent les atouts de ce diplômé d’HEC et de l’ENA, structuré politiquement. Jean-Marie Le Pen, à l’éviction duquel il a fortement contribué en 2015, ne disait-il pas de lui qu’il était « brillant » ? Mais nombreux critiquent aussi son caractère « sectaire », fleurissant jeudi matin son départ de lourds épithètes: « népotique », « dogmatique », « extrémiste », plein de « morgue », « haineux », « égotique », etc ».