La police israélienne a annoncé avoir arrêté dimanche six personnes soupçonnées d’être impliquées dans une affaire de corruption présumée liée à l’achat de trois sous-marins allemands par l’Etat hébreu.
Parmi les personnes arrêtées figurent David Sharan, un ancien chef du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, ainsi que l’ancien commandant de la marine l’amiral de réserve Eliezer Marom qui avait déjà été interrogé par les enquêteurs. Des perquisitions ont été effectuées aux domiciles des suspects, ont précisé les médias.
L’Allemagne a reporté en juillet la signature d’un accord pour la vente de trois sous-marins Dolphin du géant industriel ThyssenKrupp à Israël, selon un responsable israélien. Cette décision intervenait après l’arrestation de plusieurs personnes soupçonnées notamment de corruption et de blanchiment d’argent autour de la transaction.
Les arrestations de dimanche font suite, selon les médias, aux révélations de Michael Ganor représentant en Israël de ThyssenKrupp. Placé en détention, il a accepté de témoigner contre ceux qu’il présente comme des complices dans le cadre d’un accord avec la Justice qui s’est engagé à alléger les chefs d’accusation qui seront retenus contre lui.
Parmi les autres suspects figure David Shimron, cousin et avocat personnel de Benjamin Netanyahu, et qui a également représenté ThyssenKrupp en Israël, avait été interrogé puis relâché.
Des responsables israéliens ont assuré que l’Allemagne ne s’était pas retirée de l’accord, mais attendait les résultats de l’enquête, selon le quotidien Yediot Aharonot.
Le ministère israélien de la Justice avait annoncé en février l’ouverture d’une enquête sur cette affaire, soulignant que M. Netanyahu lui-même n’était pas considéré comme suspect.
Les sous-marins allemands commandés par Israël sont susceptibles d’être équipés de missiles nucléaires et destinés avant tout à des missions d’espionnage au large des côtes iraniennes ou à des attaques en cas de guerre nucléaire entre les deux pays, selon des experts militaires étrangers.
Dans une affaire distincte, la femme du Premier ministre a passé un test de détection de mensonges pour tenter de dissiper les allégations l’accusant de détournement de fonds publics, a indiqué son avocat dimanche.
Sara Netanyahu a été interrogée début août par la police israélienne. Elle est soupçonnée d’avoir utilisé de l’argent public pour des dépenses personnelles dans les résidences privée et officielle du couple.
Selon la « 2 », une chaîne de télévision privée, elle pourrait être officiellement inculpée d’ici le 10 septembre.
Benjamin Netanyahu est également impliqué dans d’autres enquêtes à propos de soupçons de corruption pour des « cadeaux » qu’il aurait reçus de la part de l’homme d’affaires et producteur de Hollywood Arnon Milchan.
Une troisième enquête concerne des négociations qu’il aurait menées pour obtenir une couverture journalistique plus favorable avec le patron du Yediot Aharonot Amnon Moses. M. Netanyahu a rejeté toutes ces allégations en les mettant sur le compte d’une tentative de déstabilisation.
(©AFP / 03 septembre 2017 20h00)