La start-up Deel poursuit sa folle ascension et se valorise $17 milliards.

La start-up fondée par le franco-israélien Alex Bouaziz vient de réaliser un nouveau tour de table en primaire et fait entrer le fonds Ribbit Capital. Rentable, la société augmente sa valorisation de près de 45 %.

Il est des chiffres qui deviennent rares dans la French Tech. Alors, certes, Deel n’est pas vraiment une start-up française – son siège est à San Francisco, mais son cofondateur, Alex Bouaziz, fait partie des étoiles tricolores.

Deel, société qui développe une plateforme tout-en-un pour les ressources humaines, vient de réaliser un nouveau de table de 300 millions de dollars en primaire, auprès du fonds américain Ribbit Capital, aux côtés de ses partenaires historiques Andreessen Horowitz et Coatue Management, avec le soutien, entre autres, de General Catalyst et Green Bay Ventures.

LE PLUS. CHALLENGES. « Chez les Bouaziz, on entreprend de père en fils. Et on gagne : Philippe, le père, a fondé l’entreprise de logiciels Prodware en 1989 et en dirige toujours le conseil d’administration, 35 ans plus tard. Loin de se contenter de reprendre la boîte paternelle, Alex, son fils, l’a surpassé. Bachelier précoce, il quitte la France à 16 ans et s’installe en Israël pour y suivre des études d’ingénieur. Un cursus d’excellence qu’il poursuit au prestigieux MIT de Boston, qu’il intègre en 2013 et où il rencontre sa future associée, Shuo Wang, avant de rentrer en Israël pour créer une première start-up spécialisée dans la création de vidéos, Lifeslice. Faute de succès, il bascule vers un nouveau projet en 2019 : Deel, une start-up qui aide les entreprises à recruter des talents à distance en les embauchant dans leur pays d’origine pour leur compte.

Passée par le prestigieux accélérateur Y Combinator puis soutenue par des investisseurs aussi prestigieux que Andreessen Horowitz, Deel bénéficie d’une croissance fulgurante : elle a atteint les 500 millions de dollars de revenus annuels en 2023, quatre ans après sa création, et revendique 35 000 clients dans le monde. Le fruit d’un déploiement commercial extrêmement rapide à travers le monde (l’entreprise permet de recruter des salariés dans 150 pays), qui justifie aujourd’hui une valorisation de 12 milliards de dollars. De quoi en faire une « décacorne », alors qu’une introduction en Bourse pourrait survenir en 2025.

Aujourd’hui âgé de 31 ans, le jeune homme, très nomade mais qui reste « très attaché à la France », gère son entreprise, officiellement basée à San Francisco mais dépourvue de bureaux, depuis plusieurs continents. Et s’il a dû apprendre l’art du lobbying, du fait de l’impact de son activité sur le monde du travail, il reste bien accompagné : son père, avec qui il a cofondé le fonds Sarona Ventures, est aujourd’hui directeur financier de l’entreprise. De quoi lui transmettre de précieux conseils pour perpétuer la saga familiale ».

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