Pour cette expérience menée avec la chaîne ABC News, le spécialiste des germes, professeur à l’université d’Arizona, a passé neuf chambres d’hôtel de Los Angeles au peigne fin. « Dans une chambre d’hôtel, on ne veut surtout pas attraper un rhume, la grippe ni un virus qui cause des diarrhées. On a tendance à croire que ces espaces sont propres car ils sont nettoyés tous les jours. Mais il en faut vraiment peu pour être contaminé par ces microbes », explique le Dr Charles Gerba.
Dans les chambres de ces établissements classés de trois à cinq étoiles, pour des prix variant de 98 à 500 dollars, à chaque fois, les mêmes objets étaient analysés, des toilettes aux lavabos, en passant par les clés, les télécommandes, les interrupteurs etc.
Certains restent sans doute en place des années sans être nettoyés. « Il doit y avoir des utilisations du sèche-cheveux que j’ignore, car certains étaient vraiment remplis de bactéries », glisse malicieusement le spécialiste.
Juste après le sèche-cheveux, ce sont les menus et les seaux à glaçons qui sont de vrais refuges pour les microbes. « Ce n’est pas parce que ça a l’air propre que ça l’est », insiste le professeur.
Pour le spécialiste, la façon de faire le ménage importe le plus. « Il faut être très prudent sur la façon dont sont utilisés les produits de nettoyage et la façon dont on fait le ménage, dont on essuie les meubles et les objets », prévient le spécialiste. Car si on n’est pas précautionneux, on ne fait que transporter les germes d’un objet à l’autre. « Vous ne voulez pas pourtant faciliter le voyage des bactéries dans la chambre », souligne Charles Gerba.
Qu’importe l’hôtel, trois ou cinq étoiles, des bactéries de type E. coli et Staphylococcus aureus résistant à la méticilline, qui peut provoquer des problèmes de peau, ont été retrouvés. Pour s’en protéger, le microbiologiste conseille d’être attentif à de petits détails. Des gobelets enveloppés dans des sachets en plastique, souvent proposés dans les hôtels à bas prix, offrent une meilleure protection contre les germes que leurs équivalents ostentatoires.
Quant aux clés, télécommandes ou les téléphones, ils peuvent être désinfectés rapidement par le client avec une lingette ou un spray. Maintenant, vous ne voyagerez plus de la même façon !
Source : http://www.ouest-france.fr