Fondée en Israël, eToro entre au Nasdaq avec une valeur de 4,3 Mds de $.
Ainsi, la société de trading en ligne, qui permet à des particuliers d’acheter et de vendre actions, matières premières et crypto-actifs, souhaite lever 620 millions de dollars
La plateforme de trading d’actions et crypto-monnaies eToro, fondée en Israël, souhaitait lever pas moins de 620 millions de dollars pour ses débuts sur le Nasdaq mercredi, afin d’atteindre une valorisation de 4,3 milliards de dollars.
Il s’agit de la plus importante introduction en bourse (IPO) israélienne à Wall Street depuis que la société de technologie de conduite autonome Mobileye, dont le siège se trouve à Jérusalem, est entrée en bourse au Nasdaq en 2022. Ce devrait être l’une des plus importantes nouvelles cotations de cette année.
Après des années désespérément calmes, le marché s’attend à une reprise des introductions en bourse en 2025, grâce à un important réservoir d’entreprises à forte croissance, dont des entreprises technologiques israéliennes.
La société a annoncé mercredi la mise en vente de 11,91 millions d’actions pour son introduction en bourse, au prix élevé de 52 $ par action, encore supérieur au projet initial de vente de 10 millions d’actions suite au relèvement de 46 à 50 $ de la fourchette de prix des souscripteurs de l’offre.
L’action se négociera au Nasdaq sous le symbole boursier « ETOR ».
EToro a été fondée en 2007 par les frères israéliens Yonatan et Ronen Assia, ainsi que par David Ring, dans le but premier de « démocratiser » la bourse en la rendant plus « ludique ». Le système se compose d’une plateforme de trading permettant aux utilisateurs d’investir dans des actions, des crypto-monnaies ou d’autres actifs en s’inspirant des stratégies des meilleurs investisseurs.
En mars 2023, eToro a levé 250 millions de dollars lors d’un tour de table qui a valorisé le courtage en ligne à 3,5 milliards de dollars.
« La technologie continue d’évoluer, tout comme notre capacité à créer des systèmes financiers plus inclusifs », explique Assia. « L’intelligence artificielle, en particulier, recèle d’immenses potentiels pour révolutionner l’investissement. »
« Chez eToro, nous utilisons déjà l’IA pour donner aux utilisateurs des informations personnalisées, identifier les tendances et optimiser leur stratégie », ajoute-t-il.
Cela faisait déjà quelques années que la société du secteur de la fintech envisageait son entrée en bourse. En 2022, eToro avait renoncé à son projet d’introduction en bourse suite à l’échec d’un accord de fusion avec FinTech Acquisition, soutenu par Betsy Cohen, par le biais d’une société d’acquisition à vocation spéciale.
Ces deux dernières années, le marché mondial des introductions en bourse s’est fermé, pour l’essentiel, en raison de taux d’intérêt élevés, du ralentissement économique mondial et de fortes baisses de la valeur des actions technologiques. Ces derniers mois, un grand nombre d’entreprises technologiques, israéliennes et autres, ont repris espoir et commencé à envisager leur introduction en bourse, américaine ou autre, dans l’attente d’une renaissance de la fenêtre pour les introductions en bourse cette année.
EToro jouit d’une croissance robuste depuis la pandémie de coronavirus, les confinements ayant profité au travail à distance et à la transition du monde entier vers le travail et le commerce en ligne, avec des taux d’intérêt baissiers.
Le total des commissions prélevées par la plateforme de trading en ligne s’est élevé à 931 millions de dollars pour l’exercice clôturé le 31 décembre dernier, contre 639 millions de dollars un an plus tôt. Les bénéfices ont atteint 192,4 millions de dollars, contre 15,3 millions de dollars l’année précédente et fin 2024, la plateforme comptait 3,5 millions d’utilisateurs enregistrés dans 75 pays.
Avant son introduction en bourse, eToro avait accepté, en septembre dernier, de verser 1,5 million de dollars pour régler le contentieux lui reprochant d’avoir enfreint les lois américaines sur les valeurs mobilières lors de ses opérations commerciales sur les crypto-monnaies. Dans le cadre de cet accord de règlement, la société de courtage en ligne avait fait savoir que les seules crypto-monnaies ouvertes aux clients américains seraient le Bitcoin, le Bitcoin Cash et l’Ether.
En juillet 2021, une enquête du Times of Israel avait fait état de critiques de la société de la fintech lui reprochant qu’une part importante de ses revenus provienne de CFD (contrat de différence) à effet de levier, produit financier complexe et inapproprié pour les investisseurs débutants, avec un risque élevé de perdre de l’argent.
Reuters a contribué à cet article.
Times of Israel