Dans un tournant inattendu de la diplomatie américaine, Washington semble avoir abandonné ses efforts pour obtenir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban, optant plutôt pour une approche qui pourrait redessiner l’échiquier géopolitique du Moyen-Orient. Selon une analyse approfondie de Reuters, cette nouvelle stratégie reflète un calcul complexe des intérêts américains dans la région.

Il y a à peine deux semaines, les États-Unis et la France plaidaient pour un cessez-le-feu immédiat de 21 jours, craignant une invasion israélienne du Liban. Cependant, l’élimination du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et le lancement d’opérations terrestres israéliennes au sud du Liban et de frappes aériennes dévastatrices contre le groupe, ont radicalement changé la donne. Matthew Miller, porte-parole du Département d’État américain, a clairement exprimé ce changement de cap : « Nous soutenons les incursions israéliennes visant à dégrader l’infrastructure du Hezbollah, afin d’aboutir ultimement à une résolution diplomatique. » Cette déclaration marque un virage à 180 degrés de la position américaine antérieure.

Ce revirement stratégique n’est pas sans risques. Alors que Washington et Jérusalem pourraient bénéficier de l’affaiblissement du Hezbollah, proxy de l’Iran à la frontière nord d’Israël, l’encouragement tacite d’une campagne militaire élargie pourrait déclencher un conflit incontrôlable dans la région.

Jon Alterman, ancien responsable du Département d’État, souligne le dilemme auquel sont confrontés les États-Unis : affaiblir le Hezbollah tout en évitant de créer un vide de pouvoir au Liban ou de provoquer une guerre régionale. « Si vous ne pouvez pas changer l’approche israélienne, autant essayer de la canaliser de manière constructive », résume-t-il.

L’objectif ultime, selon les responsables américains, serait d’appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui vise à libérer la frontière sud du Liban de toute présence armée autre que celle de l’État libanais.

I24NEWS.

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