Tel Aviv. Spécial IsraëlValley (Eyal Cohen). Les israéliens en sont fiers, leur pays est qualifié depuis des années de « Start-up Nation ». Mais quels sont les éléments qui rendent vrai cette affirmation ? D’autres pays comme les Etats-Unis ou le Canada regorgent de start-up, dans cette optique pourquoi Israël mérite spécifiquement cette dénomination ?
Un premier élément est le nombre de start up qui existent en Israël. Bien que les chiffres diffèrent en fonction de la définition que l’on donne aux start-up, on considère qu’il en existe autour de 6000 en Israël, avec la majorité située à Tel Aviv. Ce qui place Israël à la première place du classement en termes de start-up par habitant.
Innovation et investissement
Ce n’est un secret pour personne, Israël est une terre d’innovation. Les israéliens se surpassent sans cesse pour repousser les limites des technologies existantes. C’est ce qui rend Israël l’un des pays les plus demandeur de dépôt de brevets par habitant dans le monde. Israël est le pays qui compte le plus de scientifiques et de techniciens au sein de sa population active : 145 pour 10 000, comparés aux USA, par exemple, 85 pour 10 000.
Pour maintenir un tel niveau de performance, Israël investit énormément dans la recherche. Ce sont près de 5% des dépenses publiques (4,11% du PIB) qui sont engagées dans la Recherche & Développement. Soit bien plus qu’en France (2%) ou que l’Union Européenne (1,9%). Cela permet aux start up israéliennes de grandir, en taille et en nombre, en proposants des biens et des services toujours plus innovants.
L’histoire, l’échec et l’armée
Pour expliquer une concentration de tels phénomènes, plusieurs éléments sont à mettre en avant. Premièrement, l’histoire d’Israël en lien avec celle du peuple juif. Le peuple juif a pendant des millénaires dû vivre en dehors de sa terre, étant souvent exclu voire mal-aimé par les populations locales. Il en a résulté une capacité d’adaptation importante à l’environnement ainsi qu’une habilité à faire face aux difficultés, qui sont essentielles dans la construction et le développement des start up.
De plus, une des caractéristiques essentielle du fort développement des start-up est le rapport à l’échec : En Israël comme aux Etats-Unis, échouer n’est pas honteux, au contraire c’est la preuve d’un essai. Et lorsqu’il s’agit de start-up, l’échec est omniprésent. De nombreux dirigeants de start-up ont dû s’y reprendre à plusieurs fois, apporter de nouvelles idées, pallier les défauts de leurs anciens projets avant de réussir véritablement. En Israël, l’échec est considéré comme la garantie d’une réussite prochaine.
Une autre raison est le lien qu’entretient Israël avec son armée. En Europe, l’armée est vue comme une caractéristique des gouvernements totalitaires, en Israël au contraire, l’armée s’apparente à une possibilité de développement et de dépassement personnel, qui sont extrêmement bénéfiques aux israéliens une fois sortis des rangs de l’armée. Après avoir réalisé leur service militaire, les anciens soldats gardent leurs capacités à répondre rapidement à une situation et y apporter des solutions efficaces. Ces mécanismes de défense, une fois appliqués au monde de l’entreprenariat se révèlent primordiaux pour répondre aux aléas du marché et pour maintenir une start-up en vie.
Tous ces éléments concourent à l’établissement de la « start-up Nation ». La seule zone d’ombre étant l’incapacité en l’état actuel de prévoir le futur développement de ces start-up. Plusieurs options sont envisageables : le développement en grands groupes internationaux, le rachat par des sociétés étrangères déjà existantes, ou leur disparition par cessation d’activité.