Interview dans Marianne. Le lien de Nathan Devers avec Jérusalem et Israël.

Par |2024-05-08T07:24:59+02:008 Mai 2024|Catégories : CULTURE|

Nathan Devers vient de faire paraître « Penser contre soi-même » chez Albin Michel, un essai brillant, d’une grande lucidité, sur la démarche philosophique et la manière dont elle a chez lui pris racine.

Normalien, agrégé de philosophie, Nathan Devers n’a que 26 ans et fait déjà paraître son quatrième ouvrage, « Penser contre soi-même » (Albin Michel), un essai brillant, d’une grande lucidité, sur la démarche philosophique et la manière dont elle a pris racine chez lui, alors qu’il se destinait au rabbinat.

Dans Penser contre soi-même, Nathan Devers se lance dans une forme d’autobiographie intellectuelle. Décrivant sa trajectoire particulière, sa rencontre avec la littérature et la philosophie, il raconte sa sortie de la religion.

Marianne : Ce livre se lit comme le témoignage de votre parcours. Que cherche-t-il à capter, à expliquer ?

Nathan Devers : À l’origine, je n’avais pas pour projet d’écrire ce livre et je nourrissais une aversion totale pour l’écriture autobiographique. Ici, je me raconte, mais je le fais au service de la philosophie, car le questionnement philosophique se joue dans le parcours individuel de chacun et notamment dans les ruptures. À travers ce texte, je témoigne de la manière dont je me suis engagé dans la philosophie.

Dans ces pages, vous évoquez votre lien avec Jérusalem et avec Israël durant votre jeunesse. Aujourd’hui, quel rapport entretenez-vous avec la ville sainte et avec l’État hébreu ?

Jérusalem est une ville dont j’ai été amoureux, car je crois que l’on peut être amoureux de lieux, surtout de lieux qu’on a longtemps fantasmés. Et quand j’ai déserté la religion juive, je ne voulais plus y retourner, non par colère mais parce que je ne voulais pas m’y trouver de manière triviale. J’ai mis des années à y retourner et encore plus de temps à aller dans la vieille ville. Ce n’est que durant la crise du Covid qu’un jour j’y ai atterri et que je me suis rendu très tôt dans le cœur de la cité, qui était ce jour-là désert et sous la neige. C’était très beau. Depuis lors, je n’ai plus de difficulté à m’y rendre mais j’ai changé mon rapport à la ville.

« Dans le mythe de la caverne, on se souvient que la sortie des prisonniers est malheureuse, que la liberté est pour eux est un cauchemar. »

MARIANNE. COPYRIGHTS.
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