« Greta, assise devant le parlement suédois, qui proteste. Elle devient ma première inspiration pour devenir activiste écologiste ».
Je me souviens du jour où j’ai entendu parler de Greta Thunberg. C’était à l’été 2019, lors des incendies de la forêt amazonienne au Brésil. Impuissante face à ces images, je me demandais pourquoi personne n’en parlait, pourquoi rien n’était fait pour arrêter le feu. J’avais alors tout juste quatorze ans.
Et c’est là que je l’ai découverte : Greta, assise devant le parlement suédois, qui proteste. Elle devient ma première inspiration pour devenir activiste écologiste. Rapidement, le mouvement d’origine suédoise prend une tournure internationale. Je participe à la création de la branche israélienne avec d’autres jeunes militants. Le début n’est pas facile, concilier le mouvement avec ma vie de lycéenne est un challenge, mais je sais que notre cause en vaut la peine.
En 2021, je suis invitée au parlement israélien (Knesset) pour représenter la jeunesse d’Israël lors d’un débat sur le réchauffement climatique. À cette époque, ce sujet n’est pas à l’agenda politique, mais grâce à la croissance rapide du mouvement, l’écologie devient à l’ordre du jour. De plus en plus de jeunes Israéliens développent leurs conscience écologique et militent pour la protection de l’environnement.
En octobre 2022, j’ai l’honneur de représenter la jeunesse israélienne à la COP27 en Égypte. En octobre 2023, j’arrive à Paris pour approfondir mes connaissances dans le domaine de la transition écologique en Europe, et des solutions au dérèglement climatique.
Le 7 octobre, jour des terribles événements en Israël, je suis en France. J’apprends qu’il y a eu une attaque terroriste dans mon pays. Quelques jours plus tard, je tombe sur le post de Greta soutenant la Palestine qui dit « Free Palestine ». Cela me semble étrange au début, car ce n’est pas Israël qui a attaqué, mais qui a été attaqué. Je me demande pourquoi mon idole soutiendrait mes agresseurs ?
Greta, toi qui as bouleversé le monde en parlant de l’ignorance des dirigeants sur le réchauffement climatique et de la justice climatique, pourquoi tu ne dis rien lorsqu’un massacre est commis pendant une fête ? À mes yeux, elle a perdu toute légitimité. Elle, qui m’a inspirée, qui a poussé plus de huit cents jeunes Israéliens à rejoindre la branche israélienne du mouvement écolo, ne fait plus partie du curriculum des cours sur le réchauffement climatique.
Elle m’a terriblement déçue. C’est comme perdre son héros. Elle était mon inspiration, elle a influencé la personne que je suis devenue, forgeant mon activisme. Je ne suis pas la seule à ressentir cela. Tout le mouvement israélien se sent abandonné depuis le post de Greta.
Le réchauffement climatique, accélérateur des guerres.
En tant que militante écologiste, je vois les guerres comme une menace pour la transition écologique. Chaque guerre ou crise ralentit l’avancée de notre cause. Le réchauffement climatique n’attend pas que nous résolvions nos conflits politiques. Par crainte que les conflits futurs soient dus au manque de ressources comme l’eau ou la nourriture, nos guerres seront bien plus violentes.
J’ai la conviction que nous sommes à un moment décisif pour les générations futures. Nous avons de nombreuses solutions pour sauver la planète, adopter une économie verte et un mode de vie durable. En choisissant cela, nous ouvrons les portes d’un monde meilleur, le monde dans lequel je veux voir grandir mes enfants.