Le journaliste israélien Amit Segal a tenu à préciser une donnée que beaucoup de médias cherchent à étouffer. Cette semaine, sur le plateau de N12 où il officie, il a déclaré: ”Cela fait deux mois que je me retiens mais je ne peux plus me taire”.
Il a développé: ”Quand des soldats héroïques de la communauté druze sont tombés au combat, nous nous sommes inclinés devant leur courage et nous avons émis l’idée de repenser notre coexistence avec la communauté druze en particulier à travers la loi sur l’Etat-nation. Pendant ce temps, des propos de haine, de division, de mépris sont tenus envers le sionisme religieux et en particulier l’école de préparation militaire d’Eli que certains souhaitent fermer. Quatorze soldats issus de cette école sont tombés au combat. 45% des soldats tombés au combat viennent du sionisme religieux et c’est sans compter ceux qui ont été élevés dans ce milieu et en sont sortis depuis. Et personne ne le souligne. Personne ne se dit: peut-être que nous devrions repenser notre rapport à cette communauté. Peut-être que ce que nous pensions sur les jeunes des collines que l’on imagine avec des papillottes, des tsitsit et une arme doit être reconsidéré”.
Ce plaidoyer intervient alors que depuis des semaines, le sionisme religieux et ses représentants à la Knesset et au gouvernement font l’objet d’une campagne de dénigrement dans les principaux médias et dans certains cercles de la société israélienne: ”messianiques”, ”pilleurs de budgets”, ”violence des colons” sont autant d’expressions que l’on peut entendre alors que 40% des soldats de Tsahal appartiennent à cette tendance et que beaucoup ont payé de leur vie pour défendre la terre et le peuple d’Israël.
A noter qu’à gauche, une personnalité a tenu à faire entendre une autre voix. Il s’agit d’Ouri Zaki, cadre du parti Meretz. Il a tweeté: ”En ces jours difficiles de guerre, il est impossible d’ignorer la quantité importante de soldats tombés au combat issus du sionisme religieux. Il faut rendre hommage à cette communauté qui donne tout pour la défense d’Israël”.
Ouri Zaki a reconnu qu’il avait reçu des critiques de la gauche après ce tweet: ”Cela m’a attristé”, a-t-il déclaré sur les ondes de Galei Israël, ”Bien sûr, j’ai aussi reçu des messages de soutien de gauche. Cela m’a fait mal parce que finalement, je n’ai fait qu’énoncer un fait. J’ai écrit ce qui va de soi. Cela me fait de la peine de recevoir des réactions comme ”tu fais le jeu de Smotrich”. N’avons-nous rien appris du 7 octobre? Je n’ai pas écrit qu’il n’y avait pas de soldats d’autres secteurs de la population qui tombaient au combat. J’ai écrit cela dans un esprit de reconnaissance. Nous devons arrêter de vivre selon l’atmosphère qui règne sur les réseaux sociaux”. LPH. COPYRIGHTS.
Le sionisme religieux, ou mouvement religieux sioniste, est une idéologie combinant sionisme et judaïsme (orthodoxe ou haredi), avec pour objectif de concilier la réalisation du sionisme avec les principaux fondements de la Torah.
Dans ce sens, il apparaît nécessaire aux sionistes-religieux de s’investir au sein de la société et des institutions israéliennes afin de prêcher une compatibilité, à leurs yeux évidente, entre vie religieuse et vie citoyenne, et surtout d’orienter l’adoption de politiques publiques et autres décisions conformes à cette vision de l’État. Cela explique par ailleurs, une très grande politisation de ses partisans et surtout une très forte motivation à servir l’État et l’armée puisque l’État d’Israël est défini comme sacré pour le peuple juif (sa terre, ses institutions, son identité juive, etc.1). Ce phénomène est visible au sein de l’armée, notamment dans les unités combattantes (surtout d’élites) au sein desquelles, il a été remarqué une très forte représentation des conscrits issus des mouvements sionistes-religieux, par rapport à leur réel poids démographique au sein de la société israélienne.
Il se combine souvent (bien que ne se confondant pas) avec le judaïsme orthodoxe moderne (courant Dati leumi), plus rarement avec le judaïsme haredi (courant Chardal). Le parti Mizrahi en fut la première incarnation historique, mais de nombreux autres partis ont fait leur apparition depuis.