LE PLUS. Naftali Bennett, qui a servi dans des unités commandos dans les années 90, présente un plan de dix points.
Tsahal, d’abord, ne devrait pas «pénétrer profondément dans la bande de Gaza», mais plutôt «imposer un siège complet au nord de la bande de Gaza, assécher et étouffer les terroristes du Hamas dans les tunnels jusqu’à ce qu’ils soient forcés» de se rendre. Une méthode suivie, pour l’instant, par l’armée israélienne. Elle permet d’éviter des pertes militaires israéliennes et civiles gazaouies importantes.
Afin de matérialiser ce siège, Israël devra créer «une nouvelle bande de sécurité de 2 km de profondeur à l’intérieur de la bande de Gaza». «Imaginez des bulldozers nivelant simplement la zone», suggère l’ancien premier ministre. Ce siège établi, Tsahal doit utiliser «continuellement sa puissance de feu contre le Hamas dans toute la bande de Gaza» et conduire «une série d’opérations terrestre ciblées» pour reprendre chaque quartier. «Il n’est pas nécessaire de traquer chaque milicien du Hamas dans un trou ou un tunnel», ajoute-t-il.
La guerre peut durer «entre 6 mois et 5 ans».
Les civils devront évacuer vers le sud de la bande de Gaza «jusqu’à la fin de la guerre : lorsque le Hamas désarmera unilatéralement et libérera tous les otages». Chaque pays pourrait «accueillir les réfugiés – temporairement, bien sûr – jusqu’à ce que le Hamas se rende et que la guerre prenne fin», ce qui pour lui, pourrait durer «entre 6 mois et 5 ans». «Tout pays au monde qui exprime sa douleur face à la situation des réfugiés dans le Sud est invité à accueillir temporairement des réfugiés», souligne-t-il. Malgré de nombreuses manifestations de soutien aux Gazaouis, aucun pays n’a publiquement souhaité accueillir de réfugiés, même temporairement. L’Égypte, contiguë, a même fermé sa frontière.
Au sud de la Gaza, en revanche, Israël autorisera les couloirs humanitaires, prévus par le droit international. Cependant, précise l’ancien premier ministre, «aucune goutte de carburant» ne pourrait pénétrer dans la bande Gaza. Car, «sans carburant, il n’y a pas de tunnels car il n’y a ni ventilation ni éclairage. Chaque goutte qui entre dans la bande de Gaza va au Hamas». Naftali Bennett ajoute que, malgré l’émotion causée par l’assassinat et le rapt de civils le 7 octobre dernier, Israël doit faire preuve de «patience stratégique et faire en sorte que le temps qui passe joue en notre faveur». Cette patience, matérialisée par le siège, augmenterait la pression sur le Hamas et ses miliciens d’une part, car elle les affamerait, selon lui. D’autre part, Tsahal doit démobiliser «250 000 militaires» sur les 350.000 conscrits, «afin de relâcher la pression économique et civile et de rétablir l’ordre dans l’économie et la vie».
Pour l’ancien premier ministre, la mise en place de ce plan «réduit considérablement les chances d’implication du Hezbollah» car «ils n’ont pas de déclencheur spécifique pour entrer en guerre», en plus de conserver des forces israéliennes «fraîches et libres de frapper au Liban». Naftali Bennett l’assure : ce plan présente «ligne de défense politique durable. «Tant que les Israéliens ne rentreront pas chez eux, les Gazaouis ne rentreront pas non plus chez eux. Tout le monde rentre chez lui ensemble : les otages israéliens rentrent chez eux en Israël, les familles de Gaza ne reviendront que lorsque le Hamas aura disparu», conclut-il. Les combats, toutefois, se poursuivent au nord de la bande de Gaza.