La médecine ouvre la nouvelle saison des prix Nobel.

Vaccins à ARN messager. Le monde a connu  en fin de matinée le lauréat du prix Nobel de médecine. La semaine sera ensuite rythmée par les Nobel de physique, chimie, littérature et paix.

Image d'illustration.

Le prix Nobel de médecine ouvre, ce lundi 2 octobre, la saison des célèbres récompenses. Qui a été récompensé pour son « bienfait pour l’humanité », mot d’ordre fixé par le créateur des prix, l’inventeur suédois Alfred Nobel (1833-1896), dans le domaine de la médecine ou physiologie ?

Le prix Nobel a couronné au cours de l’histoire des découvertes majeures telles que les rayons X, la pénicilline, l’insuline et l’ADN, mais aussi la lobotomie et l’insecticide DDT, aujourd’hui tombés en disgrâce.

Le prix Nobel est allé à la Hongroise Katalin Kariko et l’Américain Drew Weissman, pionniers des vaccins à ARN messager qui ont ouvert la voie à la découverte des vaccins contre le Covid-19.

Cette découverte leur a déjà valu de nombreuses reconnaissances, mais le comité Nobel attend fréquemment plusieurs dizaines d’années pour reconnaître une percée décisive.

LE PLUS.

Drew Weissman, né le à Lexington, est un médecin-chercheur américain connu pour ses contributions à la biologie de l’ARN. Ses travaux ont permis de développer des vaccins à ARN produits par BioNTech/Pfizer et Moderna qui sont utilisés à grande échelle durant la période d’urgence pandémique contre le COVID-19. Il est professeur de médecine à la Perelman School of Medicine de l’Université de Pennsylvanie.

Il est co-lauréat du Prix Nobel de physiologie ou médecine en 2023 aux cotés de Katalin Karikó.

Fils d’une mère d’origine italienne et d’un père de confession juive, Drew Weissman obtient son baccalauréat et sa maîtrise de l’Université Brandeis en 1981, où il se spécialise en biochimie et en enzymologie. Il effectue ses études supérieures à l’Université de Boston en immunologie et en microbiologie où il obtient son doctorat en médecine en 1987.

En 1997, Drew Weissman déménage à l’Université de Pennsylvanie après avoir terminé un stage sous la direction du docteur Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses américain. Il commence par étudier l’ARN et la biologie du système immunitaire inné. En collaboration avec Katalin Karikó, ils publient les modifications de l’ARN nécessaires pour le rendre viable en tant que thérapie. Dans un premier temps, ils testent en l’appliquant sur des maladies spécifiques tels que la grippe, le HIV et l’herpès génital pour finalement s’orienter vers les maladies du coronavirus. Ils privilégient notamment une solution vaccinale pour faciliter l’obtention de fonds financiers2. Les premières expérimentations auprès des souris provoquait des réactions immunitaires et inflammatoires indésirables.

En 2005, ils publient une étude historique qui utilisait des nucléosides synthétiques pour modifier l’ARN afin d’empêcher sa dégradation par l’organisme. Ainsi, cette analyse pose les bases de l’utilisation de thérapies à base d’ARN.

En 2010, il est contacté par plusieurs laboratoires privés qui souhaitent se consacrer à l’étude de cette nouvelle technique dont Moderna et BioNtech. Contrairement à Katalin Kariko, Drew Weissman choisit de rester à l’école de médecine de Upenn, où il dirige un laboratoire scientifique. Les technologies innovantes de l’ARN sont finalement autorisée par BioNTech/Pfizer et Moderna pour le développement de leurs vaccins COVID-19. Ainsi, bien que l’ARNm ait été découvert dès 1961 par Jacques Monod, François Jacob et leurs collaborateurs à l’Institut Pasteur, ce qui leur a valu le Nobel de médecine en 1965, les travaux de Katalin Kariko et Drew Weissman, publiés à partir de 2005 ont ouvert la voie aux vaccins des laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna.

En février 2021, il est nommé avec Katalin Kariko parmi la liste de candidats pour le Prix Nobel de Médecine qui sera décerné à David Julius et Ardem Patapoutian en octobre 2021. Il est finalement co-lauréat de ce prix en 2023 avec Katalin Kariko.

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