Ce qui suit est le texte partiel du discours du président israélien Isaac Herzog lors d’une session conjointe du Congrès américain à Washington, le 19 juillet 2023, tel que fourni par son bureau en anglais et traduit en français par le Times of Israel.

Chers amis, ce n’est un secret pour personne qu’au cours des derniers mois, le peuple israélien s’est engagé dans un débat passionné et douloureux. Nous avons été plongés dans l’expression de nos différences et dans la révision et la renégociation de l’équilibre de nos pouvoirs institutionnels en l’absence d’une Constitution écrite. En pratique, le débat intense qui se déroule dans notre pays, au moment même où nous parlons, est l’hommage le plus probant à la force d’âme de la démocratie israélienne. La démocratie israélienne a toujours été fondée sur des élections libres et équitables, sur le respect du choix du peuple, sur la sauvegarde des droits des minorités, sur la protection des libertés humaines et civiles et sur un système judiciaire fort et indépendant. Notre démocratie, c’est aussi 120 membres de la Knesset, composée de Juifs, de musulmans, de chrétiens ou de druzes, représentant toutes les opinions sous le soleil israélien, travaillant et débattant côte à côte. Notre démocratie, c’est aussi le vendredi en fin d’après-midi, lorsque le son du Muezzin appelant à la prière se mêle à la sirène annonçant le Shabbat à Jérusalem, tandis que se déroule à Tel Aviv l’une des plus grandes et des plus impressionnantes Gay Pride au monde. Notre démocratie se reflète également dans les manifestants qui descendent dans les rues de tout le pays pour faire entendre leur voix avec emphase et manifester avec ferveur leur point de vue. Notre démocratie, c’est le drapeau israélien bleu et blanc que brandissent et aiment tous les Israéliens qui participent au débat. Je suis bien conscient des imperfections de la démocratie israélienne, et je suis conscient des questions posées par le plus grand de nos amis. L’important débat qui a lieu en Israël est douloureux et profondément troublant, car il met en évidence les fissures de l’ensemble.

En tant que président d’Israël, je suis ici pour dire au peuple américain, et à chacun d’entre vous, que j’ai une grande confiance dans la démocratie israélienne. Bien que nous soyons confrontés à des problèmes douloureux, tout comme vous, je sais que notre démocratie est forte et résistante. La démocratie est inscrite dans l’ADN d’Israël.

Je suis profondément conscient du défi que ce moment représente pour la société israélienne, et j’ai fait de ma présidence une priorité en jouant un rôle de premier plan dans ce débat public critique et émouvant. Je vous dirai, à vous nos amis, en anglais, ce que j’ai dit à mon peuple, à mes sœurs et frères, en hébreu : en tant que nation, nous devons trouver le moyen de nous parler, quel que soit le temps que cela prendra. En tant que chef d’État, je continuerai à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour parvenir à un large consensus public et pour préserver, protéger et défendre la démocratie de l’État d’Israël.

Monsieur le président, pour tant d’Israéliens, ce débat très public est aussi très personnel. Il est un peu plus de 18h en Israël. Ils vont bientôt s’asseoir pour dîner, ensemble, en présence de leur famille ou de leurs amis, avec lesquels ils peuvent être en profond désaccord. Mais ils sont et resteront toujours une famille.

Israël et les États-Unis seront inévitablement en désaccord sur de nombreux sujets. Mais nous resterons toujours une famille. Nos sociétés évolutives ont tant à offrir au monde et tant à apprendre l’une de l’autre. Notre lien peut parfois être mis à l’épreuve, mais il est absolument indéfectible. L’hymne national israélien, « Hatikva », est un chant d’espoir. Le regretté rabbin Lord Jonathan Sacks a écrit que dans le judaïsme, l’espoir est une vertu active qui exige beaucoup de courage. L’espoir, c’est la conviction qu’ensemble nous pouvons rendre le monde meilleur, que nous pouvons surmonter tous les revers et guérir les fractures de notre monde.

Les 75 premières années d’Israël ont été ancrées dans un rêve ancien. Fondons nos 75 prochaines années sur l’espoir. Notre espoir commun, celui de pouvoir guérir notre monde fracturé, en tant qu’alliés et amis les plus proches.

Merci aux membres des deux chambres de célébrer l’Indépendance d’Israël. Am Yisrael Chaï (Le peuple d’Israël vit.) Dieu bénisse l’État d’Israël. Dieu bénisse les États-Unis d’Amérique !

 

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