Il n’existe pas de code vestimentaire unique dans les écoles publiques israéliennes. Selon le ministère de l’Éducation, chaque établissement doit décider de ce qui est approprié ou non, tout en essayant de répondre aux attentes des parents et des élèves.
« Ils nous ont aussi dit que ces tenues pouvaient distraire les garçons »
Niv est élève en seconde dans un lycée public de Guedera, à une quarantaine de kilomètres de Tel Aviv.
Il y a quelques semaines, un jour où il faisait 45°C, nous avons commencé à nous poser des questions sur la politique de l’école qui interdit les shorts aux filles. Les hommes ont droit de porter des shorts, alors pourquoi pas nous ? C’est un calvaire d’aller au lycée en pantalon avec cette chaleur.
Le 4 mai, la moitié de notre classe – soit 60 élèves garçons et filles – a organisé une manifestation au cours de laquelle nous étions tous en short. Des professeurs ont été particulièrement virulents, certains nous ont même dit qu’on ne se respectait pas. J’ai trouvé ça très étrange, d’autant que beaucoup de professeurs femmes portent elles-mêmes des shorts en classe. J’ai eu la sensation que c’était eux qui ne nous respectaient pas. On nous a aussi dit que ces tenues pouvaient distraire les garçons …
Ils nous ont renvoyées chez nous et nous ont exclues de l’école pour la journée du lendemain. Mais on a recommencé à protester. Pendant plusieurs jours, on a essayé d’entrer en shorts mais à chaque fois, on nous opposait un refus. J’ai pris du retard en cours, mais je me suis rattrapée depuis. L’une de mes profs a quand même choisi de nous soutenir. Elle a 50 ans. Alors que les plus jeunes ne nous ont pas aidées.
Pour les filles de mon âge, le code vestimentaire est une idée vraiment stupide. On se met en short dès qu’on sort de l’école – dans la rue, les plus religieux nous regardent avec insistance mais on s’en fiche.
J’ai des amis qui vont au collège dans un kibboutz à 15 kilomètres d’ici, ils sont autorisés à porter des shorts, ça ne pose aucun problème et ils se respectent quand même. Toutes les écoles publiques devraient traiter garçons et filles de la même manière. Malheureusement, beaucoup d’établissements, dont le mien, sont peut-être influencés par leurs riches donateurs parfois très religieux. L’année est presque finie mais on continuera à protester, et on recommencera l’année prochaine.
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