Rassemblements, convois de protestation et une autre manifestation massive à Ben Gourion, sont prévus ce jour après le vote à la Knesset sur le « caractère raisonnable »des décisions du gouvernement

La police renforce ses effectifs à travers tout le pays en prévision de la « journée de perturbation » organisée ce mardi par des manifestants antigouvernementaux en réponse aux efforts renouvelés de la coalition de la ligne dure pour réformer le système judiciaire israélien.

Intensifier l’opposition par des manifestations monstres

Les dirigeants des manifestations exprimeront de façon démonstrative leur colère croissante face au projet de la coalition d’adopter en première lecture à la Knesset lundi un projet de loi qui supprimerait la capacité des tribunaux à statuer sur le caractère « raisonnable » des décisions du gouvernement.

Cette loi empêcherait les juges d’utiliser l’argument du « caractère raisonnable  »des décisions du gouvernement

Le projet de loi empêcherait le pouvoir judiciaire d’utiliser l’argument du « caractère raisonnable » pour examiner les décisions prises par le cabinet ou les ministres du gouvernement . Il a été approuvé par la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset la semaine dernière. La coalition souhaite que cette loi soit promulguée avant les vacances d’été de la Knesset, à la fin du mois de juillet.

27ème semaine de manifestations antigouvernementales mais mardi comme on en a jamais vu!

Les organisateurs des manifestations antigouvernementales ont déclaré samedi, avant le début des rassemblements hebdomadaires, que les protestations de mardi constitueraient le « premier jour de résistance de juillet » et comprendraient des rassemblements, des convois de protestation, des perturbations dans tout le pays et une autre manifestation massive à l’aéroport de Ben Gurion dans l’après-midi.

Les organisateurs ont appelé à une manifestation mardi « comme on n’en a jamais vu en Israël ». Ils ont déclaré qu’ils « lançaient un dernier appel au gouvernement pour qu’il mette fin à la législation et qu’il ne soumette pas au vote la première loi dictatoriale, qui donnera au gouvernement un blanc-seing pour agir de manière extrêmement déraisonnable ».

« Si le gouvernement ne s’arrête pas, c’est tout le pays qui s’arrêtera », ont-ils déclaré.

L’aéroport Ben Gourion sera perturbé

Une autre annonce de protestation en anglais a appelé les événements prévus mardi une « journée de perturbation » au cours de laquelle des manifestations auraient lieu à l’aéroport à partir de 16 heures, au consulat des États-Unis à Tel Aviv et à la résidence du président à Jérusalem à partir de 18 h 30, et à la rue Kaplan à Tel Aviv ainsi qu’à « divers endroits à travers le pays » à 20 h 30.

Pour éviter que de telles actions ne se reproduisent et que les scènes de la semaine dernière ne se répètent à l’aéroport, la police entend demander aux autorités aéroportuaires de refouler du terminal 3 toute personne n’ayant pas de billet d’avion en main, a rapporté la Douzième chaîne dimanche.

Même  les réservistes de l’armée menacent de refuser de servir

Outre les manifestations, un nombre croissant de soldats réservistes ont renouvelé leur menace de ne pas se porter volontaires si la loi est adoptée. Par ailleurs, des dizaines d’entreprises technologiques ont déclaré samedi que les travailleurs qui le souhaitaient pouvaient prendre leur journée de mardi pour aller manifester.

Des manifestations hebdomadaires se sont déroulées depuis que le ministre de la Justice, Yariv Levin, a présenté les propositions de réforme en janvier. Elles se sont récemment intensifiées, la coalition de Netanyahu ayant redoublé d’efforts pour faire adopter unilatéralement certaines de ces lois.

Dimanche, la procureure générale Gali Baharav-Miara et d’autres hauts fonctionnaires du ministère de la Justice ont été convoqués au conseil des ministres pour discuter de la manière dont la vague massive de protestations, notamment le blocage d’autoroutes et d’autres formes de protestation, ont été gérés par les forces de l’ordre.

À l’issue de la réunion de dimanche, Baharav-Miara a été invitée à soumettre au cabinet, dans un délai de sept jours, un document détaillant la politique des forces de l’ordre en matière de blocage des routes, de manifestations au domicile des élus, d’appels au refus de servir dans l’armée et d’autres formes de désobéissance.

Les ministres l’ont sommée  de présenter une politique claire sur l’application de la loi à l’aéroport Ben Gurion d’ici mardi. Un mardi qui s’annonce très chaud en Israel.

LPH.

 

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