Depuis quelques mois, le président français, Emmanuel Macron, a fréquemment réitéré son opposition au Sky Shield initiative. Ce projet, dont l’objectif principal se base autour du ravitaillement des systèmes défensifs anti-aériens européens, est dirigé par l’Allemagne. Sky Shield compte 17 pays membres, exclusivement européens, dont le Royaume-Uni. Une fois fonctionnel, il est prévu qu’il soit intégré dans les mécanismes du système défensif anti-aérien de l’OTAN.
Cependant, la France a refusé de participer à ce processus. Afin de justifier la non-participation française, le chef de l’État a critiqué les effets néfastes, pour la souveraineté défensive de l’Europe, que ce projet pourrait engendrer. Ceci est dû au fait que le plan proposé par les pays membres du Sky Shield se focalise largement sur l’achat de dispositifs américains et israéliens.
Par exemple, Sky Shield souhaite investir 3.99 milliards d’euros dans l’importation du système anti-aérien Arrow 3 d’Israël. Ces engins, munis de missiles à longue portée, sont notamment capables d’intercepter des projectiles en dehors de l’atmosphère terrestre. L’efficacité de l’engin a été exemplifiée à maintes reprises depuis son premier déploiement en 2017, particulièrement dans la protection contre les missiles en provenance du Liban et de la Syrie.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a récemment déclaré que « l’initiative Sky Shield rassemble les États européens à travers l’objectif commun de rénover et améliorer nos systèmes défensifs anti-aériens ». Cette affirmation, visant à accentuer l’union que souhaite créer le projet, a été annoncée lors d’une conférence de presse à Berlin et en présence de Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN. Cependant, Scholz a fait aucune référence à la non-participation française lors des échanges avec les journalistes.
Les désagréments franco-allemands autour du projet Sky Sheild exemplifient une tendance de longue date entre les pays voisins en ce qui concerne les initiatives de défense continentales. Pour illustrer, la France avait régulièrement critiqué les différentes administrations dirigées par Angela Merkel, ancienne chancelière allemande, pour manque de priorisation des dépenses militaires-défensives. Cependant, depuis l’invasion de l’Ukraine, l’Allemagne a largement augmenté son budget défensif. Conséquemment, la France a également redirigé sa critique sur la nature des investissements au lieu du manque précèdent.
Lundi 19 juin, Emmanuel Macron a réitéré sa priorisation du développement d’initiatives exclusivement européennes dans les différents domaines de la défense en citant le succès récent du Mamba-3. Ce système défensif anti-aérien a été conçu et fabriqué conjointement entre la France et l’Italie. Le président français a affirme : « Le Mamba-3 est maintenant opérationnel en Ukraine, protégeant installations et vies ».
DL
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