« Israël est une terre où l’on éprouve mille émotions » (Éric-Emmanuel Schmitt)

Michaël AssousL'auteur Eric-Emmanuel Schmitt dans l'émission Culture sur i24NEWS

Screenshot/ i24NEWSL’auteur Eric-Emmanuel Schmitt dans l’émission Culture sur i24NEWS

Le romancier a voyagé en Israël à la demande du Pape François.

Le célèbre romancier Éric-Emmanuel Schmitt était l’invité de Culture le magazine de Valérie Abecassis, et a évoqué son dernier livre Le Défi de Jérusalem, qui raconte son voyage en Israël et dans les Territoires palestiniens. Ce périple en Israël, le tout premier du dramaturge, est un véritable pèlerinage que le Pape François lui a demandé d’effectuer pour en faire un livre dont il signera la postface. « On aime vos livres et on aime votre foi et la façon libre dont vous l’exprimez. Et je crois que ça correspond totalement à l’esprit de ce que veut faire le pape François », lui a dit le Vatican.

L’auteur de La part de l’autre a donc accepté la proposition du Pape et de vivre l’expérience de se rendre en Terre Sainte. « Après mon voyage, j’ai ressenti le désir d’y retourner immédiatement, d’explorer cette terre encore plus, de rencontrer encore plus de gens, et de réfléchir parce que c’est une terre où l’on pense. C’est une terre où l’on éprouve mille émotions », a-t-il déclaré. « J’ai surtout envie d’emmener les gens que j’aime là-bas pour qu’ils vivent cette expérience incroyable de Jérusalem, car c’est une ville absolument centrale dans l’histoire du monde », a-t-il poursuivi.

AFP / Gali TIBBON
AFP / Gali TIBBONDes visiteurs et des fidèles déçus se rassemblent devant les portes closes de l’église du Saint-Sépulcre dans la Vieille ville de Jérusalem le 24 mai 2020

Evoqué dans son roman L’Evangile selon Pilate, l’auteur a franchi le pas en se rendant à Jérusalem et en Israël en affrontant ses craintes. « J’ai toujours eu envie et peur de me rendre en Israël. L’envie, car c’est une terre que j’avais absolument envie de découvrir, et la peur aussi… Que rien ne se passe et que je n’éprouve rien », a-t-il confié. « Mais heureusement, il y a eu cet appel du Vatican qui a été un déclencheur et l’envie est passée avant la peur, et c’est tant mieux », a-t-il ajouté. Nazareth, Tibériade, Jérusalem, « la présence divine est omniprésente en Israël. J’ai eu une grande émotion au Saint-Sépulcre à Jérusalem ».

« Je croyais traverser Jérusalem et c’est Jérusalem qui m’a traversé »

Eric-Emmanuel Schmitt, qui se définit comme un judéo-chrétien, a autant étudié l’Ancien Testament que le nouveau. « Bien sûr, il y a à un moment une séparation mais il y a quand même ce tronc commun absolument énorme et que porte toute la terre d’Israël », a-t-il souligné. L’auteur qui a dormi dans des couvents était guidé par une spécialiste israélienne en archéologie. « Lors de mes échanges avec elle, il y avait de l’altérité, mais pas de dépaysement », a-t-il affirmé. A travers ces lieux intenses et cosmopolites, Jérusalem garde sa singularité car elle est une ville unique dans laquelle se retrouvent les trois religions monothéistes.

AHMAD GHARABLI / AFP
AHMAD GHARABLI / AFPLes chrétiens orthodoxes se rassemblent autour de l’Edicule, traditionnellement considéré comme le lieu de sépulture de Jésus-Christ, lors de la cérémonie du feu sacré à l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem, le 23 avril 2022

« La ville doit nous apprendre la fraternité alors que nous pratiquons le fratricide. L’oubli de l’entente entre les frères, c’est surtout l’oubli de l’origine commune. C’est un lieu moral. Alors ne soyez pas fratricides, soyez fraternels ! », a-t-il lancé sur i24NEWS. Selon lui, la « vraie religion est la solution » à la paix et à l’entente entre les peuples, car « les individus respectent le même Dieu de manière différente, la solution est par le Haut et non par la matérialité. La solution vient en voyant ce que nous avons en commun et de fraternel ».

AFP / EMMANUEL DUNAND
AFP / EMMANUEL DUNANDAux abords de l’église du Saint-Sépulcre dans la vieille ville de Jérusalem, le 12 avril.

Devant le mur de séparation entre Israël et la bande de Gaza, l’auteur aux plus de 22 millions de livres vendus, s’est dit « face à une tragédie ou chacun a raison de son coté et tort du point de vue de l’autre, ce qui amène à un rapport de force et aux armes au lieu de mener des négociations ». « Ce n’est pas un échec d’Israël ou des Palestiniens, c’est un échec de toute l’humanité. On ignore la noblesse du compromis et de la négociation », a-t-il conclu.

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