Carrefour : les six enseignements de l’Assemblée générale.
Le groupe, qui pèse 90 milliards d’euros de chiffre d’affaires et qui s’apprête à fêter les 60 ans de son premier hypermarché ouvert en France en 1963, a tenu son Assemblée générale ce 26 mai. L’occasion de glaner quelques chiffres ou faits intéressants.
Magali Picard.
Deux semaines après Casino, c’est au tour de Carrefour de tenir son Assemblée générale dans une ambiance certes moins électrique que le groupe présidé par Jean-Charles Naouri -le nombre de journalistes présents en atteste!-, mais avec un certain nombre de questions. Voici ce que LSA en a retenu, parmi une floppée de données déjà connues et livrées lors de la présentation des résultats annuels et du plan à 2026 délivré par son PDG, Alexandre Bompard.
1/ janvier 2024 : l’arrivée d’Atacadao, la formule de cash&carry discount que développe Carrefour avec succès au Brésil, est prévue pour le « début de l’année prochaine », a précisé Alexandre Bompard, répondant à la première question venant de la salle. « Nous sommes en train d’identifier des sites et de dialoguer avec des municipalités« . C’est donc un peu plus long que prévu. Septembre avait été annoncé dans un premier temps, mais Carrefour a essuyé une levée de boucliers en Seine Saint-Denis, sur le site de Sevran.
2/ 24% d’émissions carbone de scope 3 liées aux achats de biens et de services pour les magasins franchisés dans les huit pays intégrés. A la demande d’associations défendant le climat, Carrefour s’est plié à l’exercice : donner les émissions carbone de ses magasins, notamment franchisés. Ces derniers dégagent 600 000 tonnes de CO2 et les intégrés deux fois plus, 1,2 million. En 2024, Carrefour publiera un plan d’action spécifique pour les émissions scope 1 et 2 des magasins franchisés.
3/ 41%, c’est la surface de vente sous enseigne Carrefour dans le monde, c’est-à-dire la surface de vente des magasins franchisés.
4/ 10 nouvelles franchises à l’international, c’est ce qu’a annoncé Alexandre Bompard, d’ici à 2026. Carrefour a commencé par exemple en Israël où il a ouvert une cinquantaine de magasins le 10 mai dernier en partenariat avec le groupe israélien Electra Consumer Products et sa filiale Yenot Bitan. Parallèlement, il planche sur une nouvelle organisation des sièges européens avec pour objectif d’optimiser les différentes fonctions support.
5/ 30 000 salariés sont devenus actionnaires du groupe Carrefour, dans le cadre du plan d’actionnariat salarié lancé cette année. C’est presque 10% des effectifs dans le monde.
6/ 56,75%, c’est le taux d’approbation de la résolution 10 portant sur la rémunération d’Alexandre Bompard pour 2023, un taux bas pour une assemblée générale. Et pour 2022, le vote est à peine plus élevé, à 60,69%. L’an dernier, son fixe s’est élèvé à 1,5 million d’euros, un montant inchangé depuis 2017, auquel s’ajoutent une part variable annuelle, au maximum 190% du fixe, ainsi qu’une rémunération long terme, qui représente plus de la moitié de la rémunération globale. Au total, la part variable, liée à des éléments de performance, dont le résultat, mais aussi la RSE (20%) ou le NPS (10%), représente 83,5% de la rémunération totale d’Alexandre Bompard. Pour 2023, la part fixe a été relevée à 1,6 million d’euros. Présents dans la salle, les syndicats ont calculé que depuis 2018, sa rémunération totale était passée de 7,3 à 9 millions d’euros par an.
Yves Puget.
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