Le Président du Sénat, Gérard Larcher, a invité ses collègues à observer une minute de silence cet après-midi lors de la séance au Sénat, à la mémoire de Ben et Aviel Haddad, assassinés hier à Djerba, devant la synagogue de la Ghriba.
Le Président Emmanuel Macron a aussi rendu hommage aux deux fidèles juifs assassinés: »L’attaque contre la synagogue de la Ghriba nous bouleverse. Nous pensons avec douleur aux victimes, au peuple tunisien, nos amis. Nous sommes aux côtés de la famille de notre compatriote assassiné. Toujours, sans relâche, nous lutterons contre la haine antisémite ».
En Israël, le Premier ministre Binyamin Netanyahou a aussi tenu à honorer la mémoire des victimes: « J’ai été attristé d’apprendre le meurtre de deux membres de notre peuple, lors d’une attaque à l’entrée de la synagogue de Djerba en Tunisie, lors des célébrations de Lag Baomer. En mon nom et au nom du gouvernement israélien, j’adresse mes sincères condoléances aux familles de ceux qui ont été assassinés. Que leurs souvenirs soient bénis ».
Ben Haddad vivait en France, à Marseille, il était père de quatre enfants. Toute la communauté marseillaise est en deuil.
Aviel Haddad, son cousin, avait fait son alya à Beer Sheva il y a trois ans, avec son père, ses deux frères et ses deux soeurs, après le décès de sa mère. Aviel et son père avaient ouvert une bijouterie sur le marché de la ville. Il se rendait souvent en Tunisie pour trouver l’ame soeur, d’après le témoignage de ses proches et hier, il participait au pélerinage à la Ghriba en l’honneur de Lag Baomer.
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La synagogue de la Ghriba est une synagogue tunisienne qui constitue l’un des principaux marqueurs identitaires des Juifs de Djerba, l’une des dernières communautés juives vivantes du monde arabe. Elle fait l’objet d’un pèlerinage annuel, à l’occasion de la fête juive de Lag Ba’omer, rassemblant plusieurs milliers de pèlerins. C’est aussi l’une des principales attractions touristiques de l’île de Djerba.
Sa renommée est basée sur les nombreuses traditions et croyances qui soulignent son ancienneté et le fait qu’elle contiendrait des restes du Temple de Salomon. Historiquement, le pèlerinage rassemblait les membres des communautés locales et plus largement les Juifs de Tunisie et de la Libye voisine. Avec le départ des Juifs des pays arabes, les visiteurs viennent surtout de France et d’Israël.
Comme les six autres ghriba dispersées à travers le Maghreb, elle se dresse isolée en rase campagne, à un kilomètre du village d’Erriadh (Hara Sghira), l’une des deux bourgades juives que compte l’ile et qui n’était habité jusqu’au XXe siècle que par des Cohanim, ce qui, selon les légendes locales, corrobore le fait que la Ghriba ait été fondée par des prêtres venus de Jérusalem. On y trouve cinq synagogues mais, afin de maintenir la pré-éminence de la Ghriba, la tradition veut que les rouleaux de la Torah qui y sont utilisés soient gardés à la Ghriba où ils sont amenés en procession.