Le nombre de technologies destinées à protéger l’environnement n’a cessé d’augmenter au CES depuis la création de l’exposition de Sin City il y a cinquante ans.
Mais les observateurs doutent souvent du sérieux de l’engagement de l’industrie de la technologie grand public en faveur de la protection de l’environnement, l’excitation réelle se concentrant sur les téléviseurs intelligents et les robots au lieu du projet plus compliqué et moins rentable de sauver la planète.
« Jusqu’à ce que cela ait vraiment, vraiment de l’importance pour les consommateurs, ce sera juste une sorte de tendance qui se trouve ici sur le côté », a déclaré Ben Arnold, analyste de l’électronique grand public du cabinet de recherche NPD.
« En tant que personne qui étudie le marché, je ne vois pas encore où la technologie respectueuse de l’environnement fait une différence en termes d’unités et de dollars », a-t-il ajouté.
L’israélien Ran Roth, directeur de l’entreprise technologique Sensibo, a reconnu que les appareils qui réussissent sont ceux qui ont un sens sur le plan financier, et il pense que c’est exactement ce que font ses produits. Ses appareils utilisent l’intelligence artificielle et des capteurs pour mieux gérer la climatisation, une préoccupation importante dans la chaleur souvent étouffante d’Israël, où sa société est basée. Ses capteurs mesurent l’humidité et la température, et utilisent un logiciel qui apprend les habitudes de l’utilisateur, ce qui permet d’économiser de l’énergie et de l’argent.
Selon M. Roth, les nouvelles technologies doivent avoir un « chemin vers la rentabilité » si elles veulent prospérer, un défaut récurrent des technologies dites « vertes » qui, si souvent, ne sont pas bancables.
« Ce qui est bien avec les thermostats intelligents, c’est qu’ils sont facilement disponibles et qu’ils offrent le meilleur retour sur investissement », a déclaré M. Roth, qui a qualifié la climatisation de « droit humain ».
Mais alors que l’urgence climatique s’aggrave, les observateurs du secteur ont déclaré que les grandes entreprises technologiques subissaient davantage de pression pour s’engager dans des objectifs de durabilité.
DE son côté, le Français Patrick Torbey, cofondateur de NeoPlants, estime qu’ « il ne faut pas croire que ce rassemblement annuel, qui a lieu juste après le nouvel an, ne concerne « que la technologie des machines et l’électronique ». « Il s’agit également de la technologie naturelle que nous pouvons exploiter en utilisant ces techniques d’ingénierie vraiment cool », a-t-il déclaré.
Sa startup basée à Paris, NeoPlants, présentait une plante bio-ingéniée capable de purifier l’air intérieur des polluants toxiques « en faisant le travail de 30 plantes d’intérieur ordinaires ».
Une autre entreprise, la start uo française ACWA Robotics, a été récompensée au CES pour un robot destiné à la détection et à la prévention des fuites d’eau dans les canalisations souterraines.
En France, on estime que 20 % de l’eau potable est perdue à cause de fuites dans les canalisations.
Lutter pour l’environnement « est le défi du siècle », a déclaré à l’AFP Elise Lengrand, ingénieur chez ACWA Robotics.
« Je veux dire que c’est sûr que c’est vraiment cool de faire des grosses télés et tout ça, mais c’est vraiment ce qui compte », a-t-elle ajouté.
Source : RFI