La question continue de faire débat à deux mois de l’inauguration de la première ligne
Alors que l’inauguration de la première ligne de tramway dans le centre du pays prévue pour début novembre approche à grands pas, le débat sur le fonctionnement ou non du tramway de Tel-Aviv pendant Shabbat, le vendredi soir et samedi, a de nouveau fait la Une des journaux ces dernières semaines. Les deux sons de cloche ne cessent de s’entrechoquer et ce sujet explosif est même devenu central au sein de nombreux foyers du pays.
Aujourd’hui, de facto, les transports publics fonctionnent le Shabbat dans certaines villes d’Israël, notamment à Haïfa, ville mixte, dans le paysage de Galilée et dans les communautés non juives. Il existe même des bus qui partent de villes des deux extrêmes nord et sud comme Kiryat Shmona et Eilat vers le centre, dès le samedi après-midi.
Mais, dans la plupart des villes du pays, les transports en commun s’arrêtent quelques heures avant la tombée de la nuit vendredi pour reprendre le lendemain soir.
Ainsi, pour une partie des Israéliens, religieux, faire fonctionner le tramway à Shabbat est inconcevable. Pour les autres, c’est indispensable. Les Israéliens, véhiculés ou non, pourraient profiter de la plage et des nombreuses activités qu’offre la Ville Blanche sans avoir à se soucier de trouver une place de parking ou de payer des taxis.
« La situation actuelle est tout simplement arbitraire. Pourquoi la ligne de bus 845 peut-elle partir de Kiryat Shmona le samedi après-midi ? Qu’est-ce qui rend cette ligne unique ? De quel droit la population d’Eilat ou de Kiryat Shmona peut voyager plus facilement le samedi que celle de Raanana ou Hod Hasharon? Le tramway est un signe de normalité et de progrès, et tout à coup nous sommes ramenés en arrière. C’est incompréhensible », a déclaré Uri Kider, PDG de Free Israel, le plus grand mouvement populaire dans le domaine de la liberté religieuse et du pluralisme.
« Haïfa par exemple est un modèle en ce qui concerne le respect de l’autre. Depuis la création de l’État, le statu quo a été maintenu, même lorsque les partis religieux et ultra-orthodoxes siègent dans la coalition, ils acceptent ce schéma. Haïfa reste un phare de tolérance et de bon sens, et je souhaite que d’autres villes adoptent ce modèle », a déclaré le porte-parole de la municipalité de Haïfa, Eliran Tal.
Ne pas exploiter les transports publics le Shabbat dans le reste du pays coûte cher à la population. Les personnes âgées, les jeunes sans permis ou les personnes sans voiture sont fortement désavantagées, par exemple pour se rendre à l’hôpital ou au commissariat.
Cela nuit également à l’économie et, d’un point de vue environnemental, c’est une véritable catastrophe car les voitures tournent à plein fouet pendant les weekends.
« Il y a des embouteillages à chaque heure de la journée, une grosse pollution de l’air, un manque de places de stationnement et un grand sentiment de frustration générale. La venue du tramway est l’occasion de changer les règles du jeu », estime le Dr Guy Shani, maître de conférences à l’École des sciences du comportement et du Département de psychologie de la filière académique du College of Management.
Le mois dernier, la ministre des Transports Merav Michaeli a demandé à NTA, la société en charge des systèmes de transport en commun d’évaluer la possibilité de faire fonctionner le tramway de Tel-Aviv le jour du Shabbat, ce qui permettrait de désengorger le trafic et d’amener de la sérénité à une bonne partie de la population. Pour l’instant, le débat n’est pas tranché.
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