Loin devant la crise politique et les tensions sécuritaires, c’est l’affaire de la salmonelle qui occupe depuis plusieurs jours le public israélien. Cela avait commencé par des soupçons de présence de la bactérie dans des tablettes de chocolat de la marque Elite, un de produits phares du groupe Strauss et parmi les plus consommées en Israël.

La firme a dû aussitôt rappeler des lots de produits, jusqu’à ce que la source soit clairement localisée dans son usine de Nof Hagalil, dans le nord du pays, qui a été fermée. Hier, le directeur général du ministère de la Santé a annoncé qu’il suspendait pour trois mois la norme de qualité pour cette unité de production, pour lui laisser le temps de remettre l’ensemble de ses installations aux normes sanitaires. Strauss avait entretemps retiré de la vente tous les produits provenant de son usine de Nof Hagalil, soit pas loin de 300 références que l’on retrouve quasiment dans tous les foyers israéliens, des marques Elite et Milky, tablettes de chocolat, barres chocolatées, barres énergétiques, gâteaux et biscuits industriels, crèmes dessert, chewing-gums et confiseries.

Heureusement, jusqu’à présent, aucun cas d’intoxication n’a été enregistré, mais l’émotion a été d’autant plus vive en Israël que les produits concernés sont essentiellement consommés par les enfants. Il y a une vingtaine d’années, c’était l’affaire Remedia, une formule défaillante de substitut de lait maternel importé d’Allemagne, qui avait causé la mort de trois nourrissons et des séquelles graves pour une vingtaine d’autres. Depuis ce scandale, les règlementations sanitaires ont été considérablement renforcées. L’affaire Strauss qui survient juste après le rappel mondial des produits Kinder du groupe Ferrero confirme que ces risques sanitaires peuvent survenir partout et exigent donc une vigilance et des contrôles extrêmement rigoureux. Le groupe israélien a communiqué vers le public dès le début de la crise, et a confirmé hier avoir identifié la source de la bactérie dans son usine, apparemment introduite par des pigeons.

Mais au-delà du dommage économique pour un des premiers groupes agroalimentaires d’Israël, c’est aussi un déficit d’image, qui suit celui de la hausse des prix au début de l’année. Strauss n’avait d’ailleurs pas été la seule firme épinglée, et c’est d’ailleurs régulièrement que le public s’émeut du coût de la vie toujours élevé en Israël. Sauf que la grogne sur le ticket de caisse dépasse rarement la porte du supermarché et que les Israéliens ne se sont pas encore vraiment organisés pour défendre leurs droits de consommateurs et continuent à laisser les producteurs et les grands groupes de la distribution fixer les prix et la règle du jeu. La seule exception, mais de taille, c’est donc celle de la vigilance sanitaire. Et là, les consommateurs israéliens sont au taquet.

Radio J.

Pascale Zonszain

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