Le climat ne préoccupe pas suffisamment Israël ; les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas assez vite, ce qui laisse la nation startup loin derrière les autres pays occidentaux.
A l’échelle mondiale, Israël est un pays minuscule et son impact sur le réchauffement mondial est mineur ; il n’empêche que les gouvernements israéliens ne font pas assez pour lutter contre la crise climatique.
Naftali Bennett s’était récemment envolé pour Glasgow en Ecosse où avait eu lieu le 31 octobre 2021 la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26).
La COP26 visait à traduire dans les faits l’accord signé à Paris en 2015 par 197 pays, Israël compris ; pour limiter les dégâts du réchauffement, chaque pays s’est engagé à réduire drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre dans les trois prochaines décennies.
A la recherche du temps perdu.
Naftali Bennett a eu besoin de faire preuve d’imagination pour montrer au monde les avancées d’Israël pour affronter l’urgence climatique.
Non seulement Israël n’a fait aucun progrès pour réaliser les objectifs de l’accord de Paris, mais le pays donne l’impression d’avancer à reculons : les émissions de gaz ne cessent d’augmenter, le passage aux énergies renouvelables est bloqué et les infrastructures sont inappropriées.
Pourtant, Israël lui-même souffre des effets du réchauffement : les incendies en été et inondations en hiver se multiplient, la pollution fait des victimes alors que le changement climatique menace la santé publique.
Le Premier ministre Bennett a hérité de son prédécesseur une situation climatique désastreuse : les investissements publics dans les technologies climatiques sont parmi les plus faibles des pays de l’OCDE.
Le contrôleur de l’Etat n’y est pas allé de main morte : dans le rapport exceptionnel qu’il vient de publier sur l’action gouvernementale pour lutter contre la crise climatique, il qualifie les progrès d’Israël réalisé depuis 2015 de… « zéro ».
Après cinq années d’inaction des gouvernements Netanyahou, les dirigeants actuels semblent décidés à rattraper le temps perdu ; encore faut-il s’en donner les moyens, ce qui n’est pas encore le cas.
Chronique d’un échec annoncé.
Le ministère israélien de la Défense de l’Environnement est bien conscient de l’impréparation des différents services publics pour affronter la crise climatique. La ministre de l’Environnement Tamar Zandberg a retiré de l’ordre du jour la « Loi sur le climat » qu’elle avait préparée ; à défaut d’objectifs clairs pour 2050 et de moyens appropriés pour les réaliser.
A l’ouverture de la COP26, Israël était donc resté sans loi sur le climat, un comble… Pris de court, le gouvernement Bennett s’est résolu à adopter des mesures d’urgence, à la guerre comme à la guerre. Il a d’abord fait de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité de « sécurité nationale », s’engageant à faciliter les investissements dans les énergies vertes.
Ensuite et à la va-vite, le conseil des ministres a adopté un « plan de lutte contre le réchauffement » : 100 mesures disparates pour un coût évalué à 15,5 milliards de shekels (4 milliards d’euros) sur cinq ans. Un plan fourre-tout, mais c’est mieux que rien… Le paradoxe, c’est qu’Israël possède les technologies pour lutter contre la crise climatique (irrigation, énergie solaire, dessalement, recyclage, etc.) mais n’en profite pas lui-même.