L’étude Global Burden of Disease qui vient d’être publiée dans la revue Lancet Public Health indique que les cas de démence vont tripler au niveau mondial, pour passer de 57 millions en 2019 à 153 millions en 2050, relate The Guardian. (Israël est inclus dans l’étude).
C’est la première étude à “fournir des estimations prévisionnelles pour les adultes âgés de 40 ans et plus dans 195 pays du monde”. Les chiffres sont inquiétants partout.
On s’attend à la croissance la plus forte en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (367 %), ainsi qu’en Afrique subsaharienne orientale (357 %). Les pays qui devraient enregistrer les plus fortes hausses sont le Qatar (1 926 %), les Émirats arabes unis (1 795 %) et Bahreïn (1 084 %).
Une menace majeure
“Les plus faibles augmentations attendues se situent dans la région Asie-Pacifique à revenu élevé (53 %) et en Europe occidentale (74 %)”, indique le quotidien britannique. Et c’est le Japon qui devrait connaître la plus faible hausse (27 %).
Plusieurs experts qualifient ces données de “choquantes”. Selon eux, la démence représente “une menace majeure et en croissance rapide pour les futurs systèmes de santé et de soins sociaux” dans chaque communauté, pays et continent.
Dévaster des familles entières.
Hilary Evans, directrice générale du centre de recherche sur alzheimer britannique, qui n’a pas participé à l’étude, observe :
Nous avons besoin d’une action mondiale concertée pour éviter que ce chiffre triple, effectivement. La démence ne touche pas seulement les individus, elle peut dévaster des familles entières et des réseaux d’amis et de proches.”
Cette augmentation spectaculaire du nombre de cas serait principalement due à la croissance et au vieillissement de la population. Toutefois, plusieurs facteurs de risque – dont l’obésité, le tabagisme et l’hyperglycémie – alimenteront également cette hausse.
Réduire les risques.
La démence est déjà l’une des principales causes d’invalidité et de dépendance chez les personnes âgées dans le monde, avec des coûts en 2019 estimés à plus d’un milliard de dollars (880 millions d’euros). Mais elle n’est pas une conséquence inévitable du vieillissement.
L’autrice principale de l’étude, l’épidémiologiste Emma Nichols, de l’Institute for Health Metrics and Evaluation de l’université de Washington, observe :
Nous devons réduire l’exposition aux principaux facteurs de risque dans chaque pays […], cela signifie mettre en œuvre des programmes peu coûteux et adaptés au contexte local qui favorisent une alimentation plus saine, plus d’exercice, l’arrêt du tabac et un meilleur accès à l’éducation.”