Le vol du Louvre, très médiatisé en Israël, a obligé les israéliens à se poser la question sur les vols dans les musées de l’Etat Hébreu. Il y a plus de 200 musées en Israël, y compris des musées nationaux, des musées de kibboutz et d’autres institutions. Parmi eux, le Musée d’Israël à Jérusalem est le plus grand et le plus important du pays.
C’est un fait: la criminalité artistique internationale agit aussi en Israël, contrairement à ce que l’on pense.
En effet de nombreux vols ont eu lieux ces dernières années dans les musées israéliens.
IsraelValley est en train de réaliser une enquête à ce sujet.
Israël a connu plusieurs vols dans des musées, impliquant notamment des armes anciennes et des œuvres d’art.
Des événements récents incluent le vol de statues au musée Wilfrid Israël en 2020 et le cambriolage d’un musée d’armes dans le centre du pays en 2022. Un vol d’armes anciennes a également eu lieu dans un musée militaire en 2022.
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Vols d’armes :
- En septembre 2022, des voleurs se sont introduits dans une cache d’armes secrète transformée en exposition et ont volé des armes à feu anciennes.
- En septembre 2022, des voleurs se sont introduits dans une cache d’armes secrète transformée en exposition et ont volé des armes à feu anciennes.
- En février 2022, six personnes ont été arrêtées après le vol d’armes illicites dans un musée militaire.
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Vols d’œuvres d’art :
- En août 2020, des statues valant des millions de dollars ont été volées au musée Wilfrid Israël après le sabotage du système de sécurité.
COURRIER INTERNATIONAL : « Les experts prédisent un triste sort aux “joyaux de la Couronne” volés au Louvre
Alors que l’enquête bat son plein pour retrouver les cambrioleurs du Louvre et leur faramineux butin, la presse internationale a interrogé de nombreux experts du marché de l’art et de ses criminels. La plupart s’attendent à ce que les joyaux soient démontés, leurs montures fondues et vendues au poids, et leurs pierres retaillées et dispersées.
La presse internationale se plaît à citer Arsène Lupin pour évoquer le vol spectaculaire, en plein jour et sept minutes chrono, de joyaux napoléoniens “inestimables”, dimanche au musée du Louvre. Un cambriolage “des plus audacieux”, motivé – qui sait ? – par une soif de “notoriété internationale” et promis au “traitement hollywoodien” de rigueur, observe The Guardian.
Les experts qui observent les tendances de la criminalité artistique internationale, cependant, voient ce braquage “comme quelque chose de plus prosaïque : le dernier d’une série de vols avec effraction se concentrant davantage sur la valeur matérielle des pierres ou des métaux précieux que sur l’importance des objets”, poursuivant “une tendance apparue au cours de la dernière décennie en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis”, écrit le quotidien.
“Le cambriolage du Louvre ne relève pas vraiment de la criminalité artistique”, confirme au New York Times Vernon Rapley, ancien chef de la brigade artistique de la police londonienne. Il s’agirait plutôt d’un très vulgaire “vol de marchandises”.
Alors qu’au XXe siècle “les équipes de sécurité des musées étaient généralement confrontées à la menace de voleurs de chefs-d’œuvre artistiques, le braquage du Louvre de dimanche est l’exemple le plus médiatisé à ce jour de la tendance des cambriolages de musées” visant seulement à mettre la main sur des “pierres ou des métaux précieux”, juge le quotidien.
Pas de “méchant de film de James Bond”
Il est donc fort possible que “les voleurs, comme cela arrive souvent dans ce type de vol, démontent les bijoux, fondent les métaux précieux, retaillent les pierres pour les rendre moins traçables et les vendent sur le marché gris ou noir, générant vraisemblablement des dizaines de millions d’euros”, remarque Wired.
Certaines âmes romantiques veulent croire que le vol aurait pu être commandité par quelque collectionneur ou collectionneuse fanatique d’art napoléonien, prêt à débourser des millions d’euros pour porter devant son miroir le diadème d’Eugénie aux 2 000 diamants et la parure de saphirs de Marie-Amélie.
Ou par une sorte de “cerveau, un méchant de film de James Bond, prêt à récupérer ces objets”, ironise dans les colonnes d’ARTnews James Ratcliffe, directeur des recouvrements et conseiller juridique d’Art Loss Register, une compagnie qui répertorie et recherche les œuvres d’art pillées ou volées.
“L’histoire nous a appris qu’il n’existe pas de cerveau maléfique”, ajoute-t-il. Il s’agirait juste d’un cas trivial de “risque et récompense”. Selon lui, “les voleurs étaient probablement des opportunistes plutôt que des spécialistes, encouragés par des systèmes de sécurité vétustes et une cible claire et de grande valeur”.
Course contre la montre
Le détective d’art Arthur Brand qualifie lui aussi d’“extrêmement improbable” l’hypothèse d’un vol commandité. “Voler sur commande, c’est quelque chose qui sort des films hollywoodiens”, déclare-t-il au Guardian. “Personne ne toucherait à ça. On en parle dans le monde entier et dans tous les journaux. Si vous achetez ça et que vous vous faites prendre, vous finissez en prison. Vous ne pouvez pas le montrer à vos amis et vous ne pouvez pas le léguer à vos enfants.”
Tout porte donc à croire que les joyaux seront démontés et “la course contre la montre pour les retrouver avant qu’ils ne soient détruits a déjà commencé”, constate El País.
La police française “sait que si ces voleurs ne sont pas arrêtés dans les prochaines vingt-quatre ou quarante-huit heures, ces pièces auront probablement disparu”, assure à la BBC Chris Marinello, directeur général d’Art Recovery International, une société spécialisée dans la localisation et la récupération d’œuvres d’art volées. Au-delà, “ils attraperont peut-être les criminels, mais ils ne récupéreront pas les bijoux”, qui auront déjà été “démontés et sortis clandestinement du pays”.
Écouler l’or
Les voleurs n’auront pas pour autant la tâche facile, avertit Robert Wittman, qui dirige un cabinet de conseil en sécurité et a contribué à la création de l’équipe de lutte contre les crimes artistiques du FBI. Et “les escrocs ne seront peut-être pas prêts à relever le défi”, dit-il.
“Quand j’ai entendu parler du vol, je me suis dit : ‘Waouh, c’est vraiment du travail de pro. Ces types sont doués’”, raconte-t-il à ARTnews. “Mais plus on en apprend, moins j’en suis convaincu. Ils ont laissé derrière eux de nombreuses preuves médico-légales, et c’est l’une des règles fondamentales d’un criminel : ne pas laisser de preuves.”
M. Wittman ajoute que “le recours à la force brute et la négligence” dont les cambrioleurs ont fait preuve suggèrent qu’ils sont “meilleurs en braquage qu’en affaires”, soulignant que “le talent véritable, dans le vol d’œuvres d’art, est la vente, pas le vol”.
Le moins compliqué pour eux sera probablement de fondre et d’écouler l’or, qui a atteint ces derniers mois des prix record – environ 4 300 dollars l’once, soit une hausse de 50 % depuis le début de l’année. Mais il leur faudra trouver des fondeurs.
Charles Alexandre, antiquaire et expert chez Antic Art, explique au Soir que les fondeurs, notamment en Belgique, sont soumis “à un contrôle strict (justificatifs, cartes d’identité, reçus détaillés), mais [que] les contournements existent. Certains métaux passent la frontière, fondus à l’étranger avant d’être revendus sous une autre forme.”
“Les fondeurs d’or sont très surveillés”, précise-t-il, “mais ailleurs, la traçabilité est plus souple”.
Risques élevés à la revente
Ensuite, il y a les pierres, et c’est une tout autre affaire. “Aujourd’hui, ces pierres précieuses sont documentées, photographiées et traçables grâce à leurs imperfections microscopiques, explique ARTnet. Ces pierres devraient probablement être retaillées ou repositionnées avant d’être commercialisées, un processus qui détruit une grande partie de leur valeur historique.”
“Les remettre en vente réduirait leur valeur à une fraction de ce qu’elles représentaient en tant qu’héritages royaux”, poursuit le site. “Même si les voleurs trouvaient un intermédiaire consentant, le risque d’être repérés est élevé : tout gros diamant ou émeraude mis en vente dans les mois à venir déclencherait probablement l’alarme.”
Fox News a donc demandé à Larry Lawton, un ancien voleur de bijoux, qui assiste désormais la police dans ce type d’enquête, son analyse de la situation. Et à la place des cambrioleurs, “il ne vendrait pas immédiatement les objets afin d’éviter d’être repéré”.
“Je pourrais les cacher dans un endroit inconnu, attendre un an ou deux”, a déclaré Lawton, ajoutant qu’une “récompense” finirait par être offerte, “sans poser de questions”. Car “ils seront prêts à débourser un million de dollars pour ça”, assure-t-il. “De toute évidence, ils veulent récupérer leurs bijoux.”