Plan des États-Unis pour l’IA : les mesures à retenir qui font vibrer les israéliens spécialistes d’intelligence artificielle.
Donald Trump a présenté mercredi 23 juillet son « AI Action Plan », une feuille de route destinée à ériger les États-Unis comme force industrielle numéro un dans le monde en matière d’intelligence artificielle. Il est clair que les israéliens épluchent ce plan très intéressant pour s’en inspirer.
Israël a confirmé récemment sa position de leader technologique mondial avec un taux d’adoption de l’intelligence artificielle deux fois supérieur à celui de l’Union européenne. Selon les dernières données du Bureau central des statistiques publiées pour 2024, 28% des entreprises israéliennes de plus de 10 salariés intègrent l’IA dans leurs processus, contre seulement 13% dans l’UE.
SELON (1) : « « Il faudrait changer le nom [de l’intelligence artificielle]. Parce que ce n’est pas artificiel, c’est du génie. Du pur génie. » Dans son discours proféré mercredi 23 juillet à l’auditorium Andrew W. Mellon, à Washington, pour présenter son « AI Action Plan » (plan d’action pour l’IA), Donald Trump ne masque pas son enthousiasme débordant quant à l’intelligence artificielle. Fascination sincère ? Opportunisme économique et politique ? Peu importe, finalement : ce « génie », il compte bien tout faire pour le déployer… et l’exploiter au maximum.
Des intentions encodées dans une feuille de route comprenant 90 mesures, rassemblées autour de trois axes qui, une fois appliquées, sont supposées permettre aux États-Unis de s’imposer comme la locomotive planétaire en matière d’IA. Une ode à l’innovation sans entrave, à la puissance industrielle brute et à l’hégémonie technologique qui ne se donne aucune limite, ni financière, ni idéologique, mais qui comporte quelques angles morts. Voici les cinq annonces majeures à retenir.
Hyper-accélération (et dérégulation) de l’innovation
Le plan d’action des États-Unis pour l’intelligence artificielle évoque d’abrod la nécessité de doper la recherche informatique et le déploiement de l’IA. Et ce en retirant le maximum de freins réglementaires. « L’IA est bien trop importante pour être étouffée dans la bureaucratie à ce stade précoce », peut-on lire dès la troisième page du document. Dans la continuité du bras de fer engagé avec les régulateurs dès son retour à la Maison-Blanche, Trump confirme ainsi la suppression de mesures jugées trop « prudentes » mises en place sous l’administration Biden au nom de la compétitivité. Le nouveau mot d’ordre : priorité à la vitesse, et liberté totale pour le secteur privé – quitte à mettre la pression sur les États américains qui choisiraient une approche plus restrictive à l’échelle locale.
Construction massive d’infrastructures et énergie XXL
Data centers, usines de production de puces, énergie nucléaire ou géothermique à grande échelle… Le plan évoque la création d’une infrastructure gigantesque afin de bâtir un écosystème industriel et énergétique capable de rivaliser, voire d’écraser, la concurrence chinoise. Et tant pis pour l’impact environnemental d’un tel déploiement : Trump milite clairement pour une déclinaison de son approche « Drill, baby, drill! » (« fore, bébé, fore ») version IA, avec notamment des centres de données ultra-sécurisés pour l’armée et le renseignement.
Une promesse de « renaissance industrielle » qui fait écho au projet Stargate initié aux premières heures du retour du POTUS dans le bureau ovale, qui promettait en janvier dernier d’injecter 500 milliards de dollars dans la construction d’infrastructures… mais qui peine à s’enclencher, d’après le Wall Street Journal, qui relevait en début de semaine que seul un centre de données situé dans l’Ohio était en passe d’être construit d’ici la fin de l’année 2025.
Exporter l’IA américaine et verrouiller la chaîne technologique
Non content de dominer le marché intérieur, Washington affiche son ambition de diffuser le « standard IA américain » partout où ses alliés le voudront, tout en verrouillant la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs et en musclant le contrôle des exportations de matériel sensible. L’ennemi désigné ? Pékin, accusé d’entrisme dans les instances internationales et de vouloir imposer ses propres normes. Il s’agit d’utiliser l’IA comme un levier de puissance, afin d’ériger les États-Unis en « phare technologique ».
(1) https://usbeketrica.com/fr/article/plan-des-etats-unis-pour-l-ia-les-5-mesures-a-retenir