Résistance au sein du Likoud : un ministre s’oppose à un accord partiel avec le Hamas
Amichai Chikli demande à Netanyahou de rejeter tout accord ne prévoyant pas la libération de tous les otages


Alors que Benjamin Netanyahou se prépare à se rendre à Washington pour rencontrer le président américain, Donald Trump, des tensions internes au sein du Likoud se cristallisent autour des négociations de l’accord qui se profile avec le Hamas. Le ministre des Affaires de la diaspora, Amichai Chikli, a adressé dimanche une lettre ferme au Premier ministre, dénonçant ce qu’il qualifie d’accord « problématique » qui ne servirait pas les objectifs de guerre d’Israël.
Une opposition frontale à l’accord en cours de négociation
Dans sa missive, Chikli critique vivement les termes de l’accord qui se dessine, estimant qu’il présente des défauts majeurs tant sur le plan de l’élimination de la menace militaire que sur celui du retour des otages. « Un accord partiel supplémentaire qui laisserait derrière lui au moins dix otages vivants et permettrait au Hamas un temps de récupération précieux ainsi que des gains territoriaux sous forme d’un nouveau retrait de nos forces de leurs positions, ne sert pas la réalisation des objectifs de guerre », écrit-il.

Le ministre exprime une position sans ambiguïté : « Il n’y a pas place selon moi pour un accord partiel supplémentaire. » Il exige que tout accord futur comprenne impérativement trois éléments : le démantèlement complet de l’arsenal du Hamas, le retour de tous les otages sans exception, et l’établissement d’un contrôle israélien permanent sur des territoires stratégiques clés.
Des exigences territoriales précises
Chikli détaille les zones géographiques qu’Israël devrait selon lui conserver : l’ensemble de la frontière nord incluant Beit Hanoun, les collines dominant les abords est de la ville de Gaza, un périmètre élargi au centre de la bande de Gaza, et un contrôle total de l’axe de Morag vers le sud. Ces exigences territoriales dépassent largement le cadre habituel des négociations d’échange d’otages.

Transparence exigée sur la liste des prisonniers
Le ministre formule également une demande de transparence concernant les prisonniers palestiniens qui seraient libérés dans le cadre de l’accord. Il réclame la publication complète de la liste des détenus concernés, incluant leurs actes et leurs fonctions avant leur incarcération ainsi que leur comportement en prison. Cette exigence fait écho à ce qu’il présente comme un manquement lors de l’accord précédent, où « on avait parlé pendant des semaines de 150 prisonniers à vie, mais au moment décisif, une liste de près de 300 prisonniers à vie fut présentée ».
Mise en garde contre la Syrie
Au-delà de Gaza, Chikli étend sa critique à la politique régionale d’Israël, mettant en garde contre tout accord avec la Syrie dirigée par Ahmed al-Charaa. Il qualifie le nouveau dirigeant syrien de « terroriste djihadiste » et ancien membre d’Al-Qaïda qui « ne devient pas du jour au lendemain un partenaire pour la paix ». Selon lui, al-Charaa représente « très probablement le prochain Sinwar », en référence au chef du Hamas à Gaza éliminé par Israël.
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