EDITORIAL. Les terroristes du Hamas provoquent sans cesse des crises afin d’alimenter une propagande nauséabonde. Après que six otages israéliens ont été relâchés samedi par le mouvement terroriste islamiste, comme convenu dans l’accord de cessez-le-feu, l’Etat hébreu devait libérer 620 prisonniers palestiniens. Mais le gouvernement israélien a décidé de reporter leur libération tant que le Hamas ne mettra pas fin « notamment aux cérémonies humiliantes » pour les otages libérés. Ainsi « Place des Otages » à Tel-Aviv, une nouvelle angoisse est née.
Frappes israéliennes sur le sud du Liban, avant les funérailles de Hassan Nasrallah ; Israël dit avoir frappé des lanceurs de roquettes présentant une « menace imminente »
Deux frappes israéliennes ont visé le sud du Liban, a annoncé dimanche matin l’Agence nationale de l’information (NNA) libanaise, peu avant le début d’imposantes funérailles à Beyrouth du chef historique du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
Les frappes ont visé la région de Sour, à une dizaine de kilomètres de la frontière israélo-libanaise, a précisé la NNA. Samedi soir, l’armée israélienne avait déjà bombardé la région de la frontière libano-syrienne, dans l’Est, affirmant vouloir empêcher la milice armée chiite pro-iranienne d’introduire des armes au Liban.
« Une frappe a été menée contre plusieurs lance-roquettes représentant une menace imminente pour les civils israéliens dans le sud du Liban », a déclaré l’armée israélienne dans un communiqué, ajoutant avoir aussi mené ailleurs au Liban « une frappe précise (…) contre un site militaire (…) où une activité du Hezbollah [avait] été identifiée ».
Un fragile cessez-le-feu est en vigueur au Liban entre Israël et le Hezbollah depuis le 27 novembre, après plus d’un an d’hostilités, dont deux mois de guerre meurtrière. Israël continue cependant de mener des frappes en territoire libanais et les deux parties se sont accusées mutuellement à plusieurs reprises de violer la trêve. L’armée israélienne a achevé le 18 février un retrait partiel du sud du Liban, en demeurant présente dans cinq positions stratégiques.
Le Hezbollah organise les funérailles de Hassan Nasrallah devant une foule immense
Près de cinq mois après la mort de Hassan Nasrallah, le Hezbollah organise dimanche les funérailles de son ancien chef. Des dizaines de milliers de personnes sont attendues.
Hassan Nasrallah, qui a été durant trente-deux ans le chef de la milice armée chiite pro-iranienne, a été tué le 27 septembre, à 64 ans, par une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du mouvement armé.
Dès samedi, des partisans du Hezbollah sont arrivés en voiture depuis le sud et l’est du Liban, agitant le drapeau du mouvement, envahissant les routes déjà embouteillées. Ces funérailles sont le premier événement populaire organisé par le Hezbollah depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu fin novembre après plus d’un an de conflit avec Israël, dont le mouvement est sorti très affaibli. Malgré le cessez-le-feu, Israël continue de mener des frappes sporadiques au Liban.
Les funérailles, qui devraient paralyser le pays avec l’afflux de dizaines de milliers de personnes venant du Liban et de l’étranger, commenceront à 13 heures, heure locale (midi, heure de Paris), dans le stade de la Cité sportive en périphérie sud de Beyrouth.
Dans le stade ont été affichés d’immenses portraits de Hassan Nasrallah et de Hachem Safieddine, son cousin, tué lui aussi dans une frappe israélienne en octobre après avoir été choisi pour lui succéder. Ses funérailles sont également célébrées ce dimanche.
Plus de 23 000 sièges ont été installés sur la pelouse, en plus des 55 000 places des gradins, selon les organisateurs. Des écrans seront déployés dans les rues avoisinantes, où 35 000 sièges sont prévus pour les hommes et 25 000 dans un secteur réservé aux femmes.
Après la cérémonie, les participants se dirigeront vers le lieu de l’enterrement, près des deux routes menant à l’aéroport. Le corps de Hassan Nasrallah avait été enterré secrètement dans un lieu inconnu en attendant la fin de la guerre.
La libération des prisonniers palestiniens est suspendue, annonce Benyamin Nétanyahou
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a annoncé dimanche que les libérations de prisonniers palestiniens par Israël prévues par l’accord de trêve à Gaza seraient reportées tant que le Hamas ne mettra pas fin aux « cérémonies humiliantes » pour les otages libérés.
« A la lumière des violations répétées du Hamas, notamment les cérémonies humiliantes qui déshonorent nos otages, et l’utilisation cynique des otages à des fins de propagande, il a été décidé de retarder la libération des terroristes [les prisonniers palestiniens] qui était prévue [samedi], jusqu’à ce que la libération des prochains otages soit assurée sans cérémonies humiliantes », a déclaré le premier ministre israélien dans un communiqué de son bureau.
Les familles d’otages ont autorisé la diffusion par les médias d’une vidéo du Hamas montrant deux personnes toujours retenues à Gaza
La branche armée du Hamas a publié, samedi soir, une vidéo apparemment tournée dans la journée à Nousseirat (centre de la bande de Gaza) et montrant deux otages israéliens en train de regarder la libération de trois autres remis plus tôt à la Croix-Rouge.
La vidéo montre les deux hommes vêtus d’un même tee-shirt marron à manches longues regarder le départ des autres otages à partir d’une voiture et supplier le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, de les libérer en passant un accord avec leurs ravisseurs.
Les deux otages, cheveux ras et courte barbe, identifiables comme Evyatar David et Guy Gilboa-Dalal, ont tous deux été enlevés le 7 octobre 2023 sur les lieux du festival de musique Nova, à la lisière de la bande de Gaza.
Leurs familles ont autorisé les médias à publier cette vidéo. Le Forum des familles d’otages l’a qualifiée de « dérangeante », y voyant une « démonstration de cruauté particulièrement écœurante ». « Evyatar, Guy et des dizaines d’autres otages ont été tragiquement exclus de la phase actuelle » de l’accord de cessez-le-feu, ajoute le principal collectif représentant les familles des otages.
L’association en appelle au président américain, Donald Trump, et à M. Nétanyahou pour qu’ils hâtent la libération de tous les otages. « Chaque seconde compte », ajoutent les familles, « nos êtres chers souffrent [et ce] cauchemar ne peut être autorisé à durer un jour de plus ».
LE MONDE.