Netanyahu offre un bipeur d’or à Trump, qui salue une « brillante opération »
Le président américain a qualifié les attaques israéliennes meurtrières de la mi-septembre d’opération « grande et brillante ».

Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, le 4 février 2025, à Washington. Photo Reuters
Le 17 septembre dernier, une série d’explosions de bipeurs au Liban et en Syrie a fait des centaines de morts et blessés. Utilisés par le Hezbollah pour communiquer, ces appareils étaient piégés et ce, depuis des années, comme le révèle le Washington Post.
Pendant des années, le Mossad, service de renseignement israélien, cherchait en effet à surveiller le mouvement armé, notamment à l’aide d’outils électroniques. Ainsi est née l’idée de créer une sorte de cheval de Troie de la communication. Pour commencer, le Mossad a introduit des talkies-walkies piégés au Liban dès 2015 – qui ont explosé quelques heures après les bipeurs. C’était la première partie du plan.
Des talkies-walkies utilisés pour espionner
Ces talkies-walkies contenaient des batteries surdimensionnées, un explosif caché ainsi qu’un système de transmission donnant à Israël un accès complet aux communications du Hezbollah. Pendant neuf ans, le Mossad s’est contenté d’écouter le groupe, sans déclencher les explosifs. Mais, une nouvelle opportunité s’est présentée, lorsque le Hezbollah a commandé des bipeurs en passant par une intermédiaire ayant des liens avec l’entreprise taïwanaise Apollo, au cours de l’année 2023.
Cette femme était une ancienne représentante de la société, qui avait créé sa propre entreprise et obtenu une licence pour vendre des bipeurs de la marque Apollo. Elle en a proposé au Hezbollah, qui lui faisait confiance. En réalité, ces appareils ont été physiquement assemblés en Israël, sous la supervision du Mossad, et sans qu’Apollo n’ait connaissance de ce projet.
Bipeurs piégés
Les dirigeants du Hezbollah ont acheté 5.000 de ces bipeurs piégés sans avoir le moindre doute. Comme l’ont expliqué des responsables israéliens au Washington Post, les composants de la bombe ont été soigneusement dissimulés de manière à être pratiquement indétectables, même une fois l’appareil démonté. L’accès à distance du Mossad aux bipeurs était également invisible. En effet, il suffisait au service du renseignement d’envoyer un signal électronique pour déclencher l’explosion de milliers d’appareils à la fois.
Mais Israël a également ajouté l’affichage d’un faux message « chiffré », normalement utilisé au sein du Hezbollah. Et ce dans le but d’inviter les cibles à sortir le bipeur juste avant l’explosion et de le saisir des deux mains, pour faire le plus de dégâts corporels possibles.
« Il fallait appuyer sur deux boutons pour lire le message », a expliqué un responsable. Autrement dit, il fallait utiliser les deux mains et dans l’explosion qui s’ensuivrait, les utilisateurs se « blesseraient certainement aux deux mains » et seraient donc « incapables de se battre » explique la source au média américain.
Le 17 septembre, des milliers de bipeurs ont ainsi sonné ou vibré en même temps, partout au Liban et en Syrie, informant les utilisateurs qu’ils avaient reçu un message chiffré. Les agents du Hezbollah ont ainsi suivi scrupuleusement les instructions de vérification des messages codés, déclenchant des explosions qui ont déchiré des mains et emporté des doigts. Et, moins d’une minute plus tard, des milliers d’autres bipeurs ont explosé sur commande à distance, sans que l’utilisateur n’ait touché son appareil.LE PLUS.