Israël vient de franchir le seuil symbolique des 10 millions d’habitants, confirmant son statut d’exception démographique parmi les pays développés.
Avec un taux de croissance annuel de 1,9%, le pays affiche une dynamique unique, portée par un taux de fécondité de 2,89 enfants par femme – un chiffre nettement supérieur à celui des autres nations occidentales.
« Il n’existe aujourd’hui aucun pays développé qui atteint ne serait-ce que deux enfants par femme, alors que chez nous c’est près de trois », souligne le Pr Sergio Della Pergola, expert en démographie juive. Cette spécificité s’observe même dans les zones les plus urbanisées : « Tel-Aviv, ville moderne et libérale à majorité laïque, maintient un taux de deux enfants par femme. C’est plus que n’importe quel pays européen. »
Cette croissance exceptionnelle s’explique aussi par l’immigration : depuis 1948, 3,46 millions de personnes se sont installées en Israël, dont 47% après 1990. Les pics d’immigration les plus marquants ont été enregistrés en 1949 (240 000 personnes) et 1990 (200 000).
La répartition géographique reste déséquilibrée : la métropole de Tel-Aviv concentre 40% de la population nationale, avec une croissance annuelle de 1,8%. Cette concentration pose des défis majeurs en termes d’infrastructures et de services publics.
Les projections du Bureau central des statistiques prévoient 16 millions d’habitants d’ici 2050. Cette croissance soutenue distingue Israël des pays occidentaux confrontés au vieillissement démographique. Selon Della Pergola, ce dynamisme repose sur « la culture et la nostalgie, mais aussi sur deux facteurs critiques : les ressources matérielles et l’optimisme. »
Selon lui, « avec 10 millions d’habitants, Israël sort définitivement de la catégorie des ‘petits pays, il a dépassé l’Autriche, la Suisse, la Hongrie et le Bélarus, et se rapproche de la Suède, du Portugal, de la République tchèque et de la Belgique. »
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