Une pétition législative visant à accorder la nationalité marocaine aux descendants des Juifs marocains vivant en Israël suscite des débats intenses au Maroc. Lancée récemment sur le portail national de participation citoyenne, cette initiative doit recueillir 20 000 signatures en moins de 15 jours pour être présentée à la Chambre des représentants.

Le texte, porté par Houssain Ben Messaoud, propose que tous les enfants et petits-enfants des Juifs marocains, qualifiés de « sujets du Commandeur des Croyants », puissent retrouver leur citoyenneté marocaine. Il demande également la reconnaissance de leurs droits constitutionnels, religieux, culturels et économiques, et plaide pour une meilleure intégration de cette communauté dans la société marocaine.

Ben Messaoud explique que de nombreux Juifs marocains résidant à l’étranger ont perdu leur droit à la citoyenneté pour des raisons indépendantes de leur volonté, telles que l’éloignement géographique et les contraintes politiques ou économiques. Il estime qu’il est temps de rectifier cette situation et de permettre à ces descendants de renouer avec leurs racines marocaines.

Cependant, cette proposition a rapidement rencontré une forte opposition, notamment de la part de l’Observatoire marocain contre la normalisation, un groupe actif dans la lutte contre les liens grandissants entre le Maroc et Israël.

Ben Messaoud défend son projet en soulignant l’importance de protéger les droits de la communauté juive marocaine, non seulement au Maroc, mais aussi à l’étranger. Il appelle également l’État à collaborer avec d’autres acteurs pour récupérer les biens et les droits des Juifs marocains ayant quitté le pays.

Alors que la pétition peine à recueillir des signatures – seulement 16 signatures enregistrées à ce jour –, les chances qu’elle atteigne le seuil nécessaire semblent minces. Les détracteurs de l’initiative la qualifient d’« opération de propagande » visant à impliquer le Maroc dans des enjeux internationaux sensibles, notamment en raison des tensions liées au conflit israélo-palestinien. Ils considèrent également que cette démarche est éloignée des priorités actuelles du royaume.

En somme, cette pétition met en lumière les tensions autour de la question des liens entre le Maroc, ses citoyens juifs résidant à l’étranger, et le conflit israélo-palestinien. Elle soulève des questions sur l’identité et l’intégration, tout en reflétant les profondes divisions au sein de la société marocaine concernant la normalisation des relations avec Israël.

Jforum.fr

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