Quand les turbines à vent deviennent des tueuses de gaz à effets de serre, chronique de Jean-François Strouf

Israël.

Quand les turbines à vent deviennent des tueuses de gaz à effets de serre, chronique de Jean-François Strouf
Eoliennes à Sirin en Israël en 2017 – Autorité de la nature et des parcs

C’est la vision de BomVento, une jeune startup israélienne qui développe un revêtement spécial pour les pales des éoliennes qui extraira les gaz à effet de serre (GES) de l’air alors même que les énormes machines elles-mêmes produisent de l’électricité.

Ses dirigeants partent du principe que, lorsqu’on aborde le problème du réchauffement climatique, il est clair qu’il existe aujourd’hui des objectifs de réduction des émissions, mais ils ne sont pas systématiquement atteints pour des raisons économiques et géopolitiques. De facto, des solutions qui semblaient dans le passé « ridiculement hors de propos », comme l’élimination des GES de l’atmosphère, sont de plus en plus considérées comme une option viable.

Peut-être pas à chaque fois mais très souvent la dimension financière est au rendez-vous. Les solutions pionnières coûtent cher, c’est ce qui les rend souvent inviables. Quand leur déploiement devient moins cher que le coût de réparation si on n’avait pas agi, elles deviennent totalement viables. L’un des plus grands défis liés à la réduction de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère était le coût. Le coût par tonne de gaz à effet de serre éliminés doit être inférieur à 100 dollars pour être viable, alors même que le Boston Consulting Group estime le coût actuel entre 600 et 1 000 dollars la tonne.

Exactement ! Et en plus ça ne sert à rien de faire cela à une petite échelle puisqu’il est question d’agir au niveau planétaire. C’est là que la solution apportée par BomVento est satisfaisante pour chacun des deux problèmes : L’entreprise affirme que son revêtement ramènerait le coût de l’élimination des GES de l’atmosphère à moins de 50 dollars la tonne. Et le nombre croissant d’éoliennes utilisées dans le monde signifie que les pales à couvrir ne manquent pas. Plus de 90 % des éoliennes sont terrestres, mais l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prédit que le nombre de parcs éoliens offshore augmentera dans le monde dans les années à venir à mesure que de plus en plus de pays adopteront cette technologie.

Chaque turbine utilisant la solution BomVento pourrait éventuellement éliminer jusqu’à 10 000 tonnes de GES par an. Et avec quelque 300 000 turbines actuellement utilisées dans le monde, cela se traduit par un potentiel d’extraction de 3 milliards de tonnes de GES de l’atmosphère chaque année.

BomVento est membre de l’écosystème de startups du Centre national israélien de l’économie bleue et de l’innovation, qui se concentre sur les technologies marines innovantes, et en 2023, il a été nommé finaliste aux Israel Climate Awards organisés par le site Web commercial Calcalist et Doral Energy-Tech Ventures. C’est pourquoi on peut dire en portugais Bom Vento, bon vent à BomVento.

Jean-François Strouf

RADIO J.

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