RADIOJ. CHRONIQUE HIGHTECH.

Emission de Eva Sotto. Chronique de Dr Daniel Rouach.

Thème du jour. « Intel Israël va t-il subir une vague de licenciements sans précédent? ».

Hier je devais me rendre à Kiryat Gat pour rencontrer des cadres de la multinationale. Malheureusement des alertes et sirènes m’ont obligé à revenir vers le Nord.

WALL STREET. Le contexte de Intel: L’action du fabricant américain de semi-conducteurs Intel s’est écroulée de 28 % à Wall Street vendredi à New York.

Affichant une perte de $1,6 Milliard au deuxième trimestre 2024, Intel a décidé de serrer la vis avec des coupes budgétaires et des licenciements.

Intel va licencier quasiment 17 500 personnes. C’est le plus gros plan de licenciement qu’ait vu la Silicon Valley ces dernières années.

Suite à l’annonce par Intel Global de supprimer 15% de ses effectifs mondiaux, soit 17 500 emplois, la branche israélienne se prépare à subir un choc. Le pire des cas pourrait voir jusqu’à 1 500 emplois supprimés.

Intel a nommé récemment 10 cadres israéliens à des postes internationaux de haut niveau au sein de la multinationale dont une deuxième Israélienne au poste de vice-présidente d’entreprise mondiale.

Karin Eibschitz-Segal dirige depuis quatre ans les centres de développement d’Intel en Israël ainsi que la branche Intel Validation Engineering du Design Engineering Group dans le monde entier.

FRANCE EUROPE. En projet depuis 2 ans, le centre de R&D européen d’Intel qui devait poser ses valises à Paris Saclay a été suspendu par la firme américaine. Celle-ci préfère donner la priorité à ses investissements dans la production de puces.

Faisons le point:

Avec 11 700 employés en Israël, dont 7 800 dans le développement et 3 900 dans la production, Intel est un pilier de la Silicon Valley israélienne.

Au cours des cinq dernières décennies, Intel a investi plus de $50 milliards dans ses opérations en Israël. Plusieurs des microarchitectures de processeurs les plus récentes d’Intel ont été développées par son équipe basée en Israël.
Le fait majeur qui explique en grande partie les difficultés de Intel : Intel est en retard sur la concurrence dans la fabrication de puces adaptées à l’IA.

Pat Gelsinger, PDG d’Intel, a qualifié la décision de supprimer 17 500 emplois de « douloureuse mais nécessaire », citant une croissance des revenus inférieure aux attentes et un besoin d’adapter la structure de l’entreprise à un nouveau modèle opérationnel.

En Israël, la stratégie est d’offrir des plans de départ volontaire, notamment aux employés les plus anciens. Cette approche vise à minimiser les licenciements forcés.

Le site de production de Kiryat Gat, où Intel avait prévu un investissement de $25 milliards, n’est pas à l’abri. Bien que le projet ne soit pas annulé, des réductions d’effectifs sont envisagées.

Cette restructuration soulève des inquiétudes quant à l’impact économique sur Kiryat Gat et la région, où Intel emploie directement 4 000 personnes et soutient de nombreux emplois indirects.

Malgré ces défis, Intel affirme rester « engagé envers Israël », qui demeure l’un de ses principaux centres de R&D et de production dans le monde. Cependant, cette crise met en lumière la vulnérabilité du secteur technologique israélien face aux fluctuations du marché mondial.

Israël abrite quelque 430 firmes multinationales (FMN), qui emploient 86 000 personnes et représentent environ 18 % de tout le secteur des nouvelles technologies du pays.

GUERRE. Intel a accordé une prime de $5 000 à chacun de ses employés en Israël, dans le but de leur apporter un soutien en cette période de guerre. 

Dans une lettre envoyée aux employés de l’entreprise dans l’Etat hébreu et annonçant cette subvention, Pat Gelsinger, PDG d’Intel Global, écrit :

« Je ressens une grande appréciation et une grande fierté pour le travail que vous faites. Mon cœur est avec vous, avec vos familles et vos communauté pendant ces jours-ci. Je continue d’être ému par la compassion, la résilience et l’incarnation des valeurs d’Intel dont vous faites preuve en ces temps difficiles ».  

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