Les Israéliens adorent donner des surnoms à leurs hommes politiques. Ils les puisent généralement dans le fonds inépuisable d’anecdotes sur l’enfance de leurs leaders.

C’est ainsi que Benyamin Netanyahou, que ses frères avaient surnommé « Bibi » quand il était encore sur les bancs de l’école, le reste aujourd’hui.

Tout comme l’ex-chef de l’opposition travailliste, Yitzhak Herzog, n’est jamais arrivé à se défaire d’un « Bougi » que lui chantait sa maman…

LE PLUS. Pourquoi appelle-t-on Netanyahou «Bibi»?

Des médias se servent très souvent du diminutif «Bibi» pour évoquer le Premier ministre de l’Etat hébreu. Lorsque Benjamin Netanyahou avait montré un schéma de bombe à l’ONU, le 27 septembre 2012, plusieurs médias américains avaient surnommé la bombe «Bibi’s bomb» (la bombe de «Bibi»).

The Atlantic :

«L’utilisation de « Bibi » par Joe Biden rappelle depuis combien de temps Netanyahou est sur le devant de la scène internationale et de manière plus importante combien il a été omniprésent aux Etats-Unis durant cette période (…) Netanyahou est sans doute le leader politique auquel les Américains sont le plus confrontés. Ce qui signifie que les politiques américains comme les Américains moyens partagent avec Netanyahou une familiarité, et dans certains cas peuvent avoir le sentiment de le connaître intimement.»

Cette familiarité avec le peuple américain serait une des raisons qui permettrait d’expliquer pourquoi Benjamin Netanyahou est désigné par son surnom, mais ce n’est pas la seule:

«Cela indique aussi que Netanyahou n’est pas toujours pris au sérieux ou pour argent comptant (…) Le surnom infantilisant que beaucoup utilisent pour parler de lui va dans le sens de l’idée communément admise selon laquelle les avis de Netanyahou peuvent être ignorés ou mis de côté.»

Enfin, conclut The Atlantic, cette appellation nous dit quelque chose des relations entre l’Etat hébreu et les Etats-Unis.

«En se référant constamment à son ami « Bibi », Biden formule les inquiétudes d’Israël envers l’Iran pratiquement entièrement autour de Netanyahou» et par extension, il prend le risque de réduire les relations entre les Etats-Unis et Israël à des relations personnelles entre le Premier ministre et les leaders américains.

Le journaliste du Daily Beast, Peter Beinart, a remarqué autre chose. «Il y a au moins une chose qu’il a dite qui ne peut pas être vraie: « Maintenant, concernant Bibi, il est mon ami depuis 39 ans« .» Selon les calculs du journaliste, ce n’est pas possible qu’ils se connaissent depuis aussi longtemps. «Bibi», un (pas si vieil) ami que l’on appelle par son surnom, c’est de la communication politique avant tout.

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