La presse israélienne en parle. Des «travailleurs du clic» kényans dénoncent leur esclavage moderne par les géants de la tech. Selon Camille Lemaître – SLATE :

97 «travailleurs du clic» kényans, au service des géants de la tech, viennent d’écrire une lettre ouverte au président Joe Biden. Ces «petites mains» entendent dénoncer leurs conditions de travail, notamment au sein des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft).

«Nous modérons Facebook, TikTok et Instagram, pour garantir que ces plateformes importantes ne soient pas inondées de discours de haine et d’incitations à la violence, rappellent ces travailleurs kényans. Nous étiquetons les images et le texte pour former des outils d’IA générative comme OpenAI. Notre travail consiste à observer des meurtres et des décapitations, des abus et des viols d’enfants, de la pornographie et de la zoophilie, souvent pendant plus de huit heures par jour. Beaucoup d’entre nous font ce travail pour moins de 2 dollars de l’heure

Ce n’est pas la première fois que les conditions de travail pour ces postes de modération sont dénoncées. Dès 2019, nous vous racontions sur korii l’enfer que vivaient ces humains chargés de tout voir pour que vous n’ayez pas à le faire. Ici, en plus d’un travail intrinsèquement pénible, s’ajoutent des conditions insupportables.

Salaires impayés et droit bafoué.

Nairobi, la capitale du Kenya, est devenue un pôle numérique important, surnommé la «Silicon Savannah». Fiers d’y travailler, ils refusent en revanche un fonctionnement qu’ils assimilent à de l’esclavage moderne: lutte contre les syndicats (et difficulté voire impossibilité de se syndiquer), salaires non payés, absence de médecine du travail et bien d’autres pratiques inqualifiables, notamment chez le groupe Meta.

«Lorsque les modérateurs de contenu de Facebook ont ​​tenté de s’organiser et de former un syndicat au Kenya, l’ensemble du personnel a été licencié, dénoncent-ils. Meta aurait désormais transféré tout le travail de modération au Ghana pour esquiver toute responsabilité. La même chose est arrivée aux travailleurs kenyans […] de la start-up américaine ScaleAI en mars 2024. […] Les salariés qui ont contribué au développement et à la formation de leurs modèles d’IA ont été licenciés sans préavis, avec des salaires impayés.»

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