MON BLOC NOTES. DAN ASSAYAH. Dans un pays comme Israël, il faut toujours écouter cette petite voix intérieure qui vous donne des instructions. Pour ceux qui ne le savent toujours pas : en Israël chaque sortie de la maison est une aventure.
ASHKELON. A 8h ce matin (mardi), les sirènes ont retenti à Ashkelon. La roquette tirée sur la ville a été interceptée par le Dôme de fer. Ce matin précisément j’avais l’intention d’aller au cimetière de cette ville. C’est là qu’une grande partie de ma famille est enterrée. Avant de prendre la route pour Ashkelon, avant 8 heures, je me suis demandé si c’était « le bon jour ».
Je me doutais que les salopards du Hamas voulaient nous enquiquiner ce matin. J’en avais le pressentiment. Les sirènes ont sonné… Je suis retourné à la maison en chantant. Merci mon Dieu. Le cimetière attendra ma visite…
JERUSALEM. En écoutant cette voix intérieure, qui ne me quitte jamais, j’ai échappé à un attentat à Jérusalem. Le journaliste Mati Ben Avraham m’avait invité pour une émission en direct sur Kol Israël. A la fin de l’interview, il me raccompagne à l’entrée des studios. Et je lui dit : « laisse moi à la cafétéria. J’ai besoin d’un bon café Turc ».
Quelques minutes après, dans la petite cafétéria, style militaire, j’entends un bruit assourdissant. Une bombe venait d’éclater devant les studios. En sortant dans la rue je vois des gens hagards. La fin du monde avait sonné. Quel pays! Il faut le voir pour le croire. Mon instinct avait vu juste…
UNE PETITE HISTOIRE. INDEPENDANCE DAY. MON INSTINCT MIS A MAL. Dans la petite ville de Ness Ziona, à l’occasion de Independance Day (Yom Haatsmaouth), la mairie avait fait les choses en grand hier soir. Le Maire, radin et avare au possible, qui a failli être éjecté de son poste lors des dernières élections, à ouvert son porte-monnaie, et des glaces étaient offertes. Des glaces à l’eau. Cette générosité suspecte m’a fait sourire.
Avant de prendre la glace je me suis dit quand même: « Oui, où non? Faut-il accepter ce petit cadeau du Maire ». Mon instinct, qui a parfois des sorties de route, me disait que cette glace contenait, peut-être, du poison Poutine-Russe.
J’ai accepté le cadeau, même si je savais que la glace avait été fabriquée il y a bien longtemps (dans les années 90). Pour être honnête, le vendeur (un Russe sympa) était tellement rigolo, que je ne pouvais pas lui dire « non, merci ». Cette glace ne m’a pas tué. Un cadeau ne se refuse pas en Israël.
Sachez quand même que le Maire de Ness Ziona ressemble comme deux gouttes d’eau à un type du Hamas dont on voit la photo partout. Ceci explique peut-être ma réticence à lui faire confiance et à me méfier des cadeaux pourris venant de lui.
CONCLUSION. Ayant vécu des années en Israël, je suis devenu parano… comme des milliers d’israéliens qui voient des ennemis et des antisémites partout.