Emission sur Radio J. Bonjour Ilana,

Une chronique hightech de Daniel Rouach.

Nous allons parler des relations entre Israël et l’Allemagne.

Le chancelier Allemand lors de son très récent passage en Israël a affirmé « le soutien indéfectible de l’Allemagne envers Israël ». « La seule place de l’Allemagne est celle auprès d’Israël. Notre propre histoire, notre responsabilité résultant de la Shoah nous imposent le devoir permanent de défendre l’existence et la sécurité d’Israël ».

Israël et l’Allemagne, après des efforts politiques considérables, ont su trouver des voies de la réconciliation. Peu de personnes le savent. La presque quasi-totalité des importations d’armes d’Israël proviennent d’entreprises basées aux États-Unis et en Allemagne. Plus de 30 % des armes achetées par Israël proviennent d’entreprises allemandes. À la fin de 2023, les livraisons prévues d’armes lourdes à Israël comprenaient 4 sous-marins fabriqués en Allemagne.

Sur le plan de l’armement la dépendance entre Israël et l’Allemagne est réciproque, Berlin importe 16 % de ses armes d’Israël, son deuxième plus grand fournisseur. L’achat par l’Allemagne du système de défense aérienne à longue portée Arrow 3 l’année dernière était très révélateur de cette forte relation.

BERLIN ET ISRAËL. L’afflux des Israéliens à Berlin, commencé au début des années 2000, s’est fortement intensifié ces dernières années. Début 2012, l’ambassade d’Israël estimait le nombre d’Israéliens résidant dans la ville à 15 000. Estimation actuelle : 30 000!

Le passé de Berlin (3,6 millions d’habitants actuellement) joue un rôle majeur dans la présence israélienne. Et ce, au-delà du fait que les passeports européens et allemands, en particulier, que possèdent beaucoup d’Israéliens, en raison de leurs origines familiales, permettent de travailler, d’étudier et parfois même de bénéficier d’avantages sociaux plus facilement.

Bien sûr, l’espace occupé par la Shoah dans le discours et la perception d’Israël est un passage que même l’Israélien le plus branché et en mal d’évasion ne peut éviter dès son arrivée dans la ville qui a été le pivot de l’Allemagne nazie.

« L’envie de s’approcher de la bouche du volcan », déclare Irit Dekel, sociologue de l’université Humboldt à Berlin, « est parfois la motivation première pour venir ici ».

Quand on interroge les Israéliens sur ce qui les attire à Berlin, certains évoquent ce fardeau historique en même temps que le côté « cool » qui fait la réputation de la capitale allemande.

Irit Dekel : « Nous avons une foule d’artistes, d’étudiants et d’intellectuels. Beaucoup sont arrivés avec un passeport européen, qui leur ouvre de nombreuses portes. Ils font l’aller-retour en Israël, sont actifs au niveau local, et n’ont pas d’état d’âme quant à leur décision de vivre en Allemagne. Ce choix change également les rapports des Allemands vis-à-vis des Israéliens et des Juifs. Débarrassés de la victimisation, ils bousculent tous les préjugés que conservent les Allemands envers les Juifs. »

Irit Dekel :« Berlin et Tel Aviv ont beaucoup en commun : les deux villes représentent la créativité et l’esprit d’entreprise. Elles attirent les jeunes talents et proposent le meilleur environnement pour que le talent puisse se faire une idée de la réalité. Je suis heureux d’accueillir les premiers entrepreneurs israéliens à Berlin et j’espère qu’ils auront des discussions fructueuses et un séjour passionnant à Berlin ».

Un accord entre Berlin Partner et Tel Aviv Global a été signé. Les cinq premières entreprises à tirer profit de ce programme sont : Pzartech, un fournisseur de services d’impression 3D pour les entreprises ; Join VR Technologies LTD 4.0, un service de streaming pour les vidéos de réalité virtuelle sur les smartphones ; Myndlift, un développeur de portables qui mesurent les ondes cérébrales ; Quiccargo, un marché en ligne pour déterminer les capacités logistiques ; et Shopeat, un portail de recettes avec la commande intégrée d’ingrédients via Internet.

Grâce à ce programme les start-ups israéliennes ont l’occasion de prendre pied en Europe et de développer des entreprises qui vont éventuellement s’étendre pour embrasser les marchés dans le reste du continent. repérer Berlin, qui, ces dernières années, est devenu un endroit cher où vivre.

Irit Dekel : « Une fois qu’ils arrivent à Berlin, les entrepreneurs recevront un espace de co-working et participeront à des consultations intensives sur l’éco-système local des start-ups. Nous allons également les mettre en contact avec des entreprises établies et les institutions scientifiques pour trouver des partenaires pour la collaboration. Un tel échange de gens créatifs est un véritable moteur pour l’innovation ».

Pour les Juifs, et en particulier les Israéliens, la question de l’Holocauste n’est jamais loin derrière lorsque la conversation aborde l’Allemagne. Les Allemands le comprennent parfaitement, selon Andrea Joras, le directeur général de Berlin Partner.

Berlin est devenu une plus grande opportunité pour une plus grande coopération et compréhension entre Israël et l’Allemagne. L’écosystème de Berlin est considéré, avec Londres, comme l’un des deux hauts lieux des start-ups en Europe. Il y a des centaines de start-ups dans la ville de Berlin, dans des domaines tels que les médias, la musique, les jeux, l’e-commerce et la technologie financière. La ville possède également 16 centres de technologie et de nombreuses entreprises de capital risque.

Il y a beaucoup d’entreprises allemandes qui ont établi des relations avec des start-ups israéliennes. Parmi elles, Deutsche Telekom, qui a inauguré l’accélérateur hub:Raum, une extension de son accélérateur basé à Berlin qui recrute des entreprises israéliennes prometteuses dans les réseaux, mobiles.

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