Le dernier sous-marin israélien, INS Drakon (Dragon), a été lancé à Kiel, en Allemagne et il témoigne d’une croissance significative des capacités sous-marines israéliennes.
Il s’agit d’une variante de la classe Dolphin-II, dont Israël Valley a parlé hier et qui a fait ses preuves, mais avec un nouvel insert de coque qui rend le sous-marin encore plus long.
Des sous-marins ont déjà été équipés de silos à missiles dans la voilure, mais le sous-marin de conception allemande est le premier sous-marin véritablement moderne à utiliser cette technique.
Selon des estimations approximatives, la coque et la voilure plus longues ajoutent un espace d’environ 2 mètres de large sur 4 mètres de long et jusqu’à 11 mètres de profondeur. Cet espace pourrait accueillir deux grands silos à missiles ou, plus vraisemblablement, 4 à 8 silos plus petits. On peut également supposer qu’ils peuvent être dotés d’armes nucléaires.
D’autres explications à la présence de la grande voile doivent également être envisagées. Il est possible qu’il s’agisse d’un équipement pour les forces spéciales, ou d’un hangar pour des engins sous-marins autonomes. Il peut aussi s’agir d’un hangar pour des véhicules sous-marins autonomes (AUV), des véhicules aériens sans équipage (UAV), des munitions en attente ou même un submersible de sauvetage. Mais aucune de ces hypothèses n’est aussi convaincante que celle du missile.
La nature exacte des nouveaux missiles ne peut être que devinée. Il s’agit implicitement de missiles balistiques, éventuellement dotés d’un étage final guidé. Quoi qu’il en soit, Israël garde le secret.
Il est intéressant de noter que, malgré les nouveaux missiles placés dans la voile, le sous-marin possède toujours quatre tubes lance-torpilles supplémentaires à l’avant. Ceux-ci semblent être inchangés par rapport aux précédents sous-marins des classes Dophin-I et II. Les tubes supplémentaires sont plus grands que les tubes torpilles ordinaires de 533 mm (21 pouces). Ils sont destinés aux missiles de croisière développés par Israël. Ces missiles peuvent être dotés d’une arme nucléaire et font partie de la force de dissuasion nucléaire d’Israël.
D’après les spécialistes, il est possible que les nouveaux missiles ne remplacent pas directement les missiles de croisière et que les nouvelles armes ne seront prêtes qu’après l’entrée en service du sous-marin. En effet, le Drakon pourrait être utilisé pour tester les nouveaux missiles. Le fait de conserver les tubes lance-torpilles permet donc de maintenir la dissuasion nucléaire pendant la période de transition.
Il est possible qu’une série de missiles soit dotée d’une arme conventionnelle et l’autre d’une arme nucléaire. Cela permettrait d’effectuer des missions d’attaque terrestre tout en maintenant une dissuasion nucléaire.
Il faudra peut-être du temps, voire des années, pour déchiffrer les capacités du sous-marin. En effet, la marine israélienne garde secrets certains aspects de ses sous-marins existants, et il est donc possible que nous ne sachions jamais tout. Mais au fur et à mesure que de nouvelles images nous parviennent, certaines pièces du puzzle se mettent en place.
Source : Naval News & Israël Valley