Un article inhabituel du « New York Times » : « Netanyahu a raison ».

L’historien Benny Morris plaide pour l’élimination totale du Hamas.

Dans une chronique au vitriol publiée par le New York Times, l’historien israélien Benny Morris appelle son gouvernement à mener une offensive d’envergure pour anéantir militairement le Hamas à Gaza. Selon lui, c’est la seule option pour Israël s’il veut recouvrer sa sécurité et sauver le sionisme.

Morris estime qu’Israël doit impérativement conquérir la ville de Rafah, ultime bastion du Hamas dans la bande de Gaza. « Si cela n’est pas fait, le mouvement islamiste survivra pour se battre et attaquer de nouveau, permettant à son chef Yahya Sinwar de crier victoire. »

L’historien juge que le Premier ministre Netanyahu a raison sur ce point, malgré ses nombreuses défaillances. « Pour la paix israélo-palestinienne, la stabilité régionale et l’avenir d’Israël, le Hamas doit être éliminé », assène-t-il.

Certes, une offensive terrestre à Rafah entraînerait de lourdes pertes civiles, alertent les États-Unis. Le bilan humain de la guerre s’ajouterait aux 33.000 morts gazaouis selon les autorités locales. De nouvelles sanctions internationales menaceraient Israël.

L’Égypte voisine s’oppose aussi à une telle attaque, par crainte d’un afflux de réfugiés et d’une remise en cause de son traité de paix avec Israël. Le scénario d’une confrontation élargie au Hezbollah libanais, voire à l’Iran, n’est pas exclu non plus.

Malgré ces risques considérables, Morris plaide pour l’ »invasion » de Rafah. À ses yeux, épargner le Hamas remettrait en cause les fondements même du sionisme, en exposant l’incapacité d’Israël à protéger les juifs après des décennies de conflits.

« Un échec à capturer Rafah et démanteler les dernières forces du Hamas dépeindra Israël comme une entité faible, proie facile pour ses ennemis », prévient le polémiste. « Cela encouragera peut-être même le Hezbollah à parier sur une guerre à grande échelle. »

Évacuer les civils, comme promis, ne suffira pas selon lui. Une victoire du « Hamas grièvement blessé » sur Israël remettrait en cause les accords de paix régionaux et signerait « l’échec du sionisme » en ne protégeant pas les juifs.

Pour l’historien controversé, l’invasion de Rafah est donc « essentielle à l’élimination du Hamas » afin d’assurer la survie à long terme du projet sioniste en Terre Sainte.

Benny Morris est un historien israélien, professeur dans le département d’études du Moyen-Orient à l’université Ben Gourion du Néguev à Beer-Sheva. Il est l’un des plus influents représentants des nouveaux historiens, un groupe d’universitaires qui a remis en question certaines visions du conflit israélo-palestinien. 

Jforum.fr

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