Sous la pression du président Biden qui menaçait de couper le « robinet des armes », en quelques jours, tout s’est accéléré.
Si les angles des grands titres de la presse de ce lundi matin sur Gaza étaient si différents, de « Israël prépare son incursion à Rafah » à « Gaza, la fin de la guerre », cela ne relève pas du hasard. Les plus expérimentés des journalistes avaient de quoi s’y perdre. Vers 15h dimanche, à l’entrée du conseil des ministres, le Premier ministre tenait son habituel discours guerrier : « Nous irons à Rafah malgré l’opposition internationale, nous éliminerons le Hamas à Gaza et nous gagnerons cette guerre ». Sous-titres : aucun changement n’est à prévoir.
Quelques heures plus tard, l’armée officialisait pourtant son retrait de Khan Younès, pièce centrale du puzzle Hamas, et confirmait le départ de la plupart des brigades israéliennes du territoire palestinien. Trois heures plus tard encore, vers 20h, le chef d’état-major de Tsahal prononçait cette phrase extrêmement symbolique : « La priorité est de faire sortir les otages, l’armée pourra gérer les conséquences ». Or, « faire sortir les otages » ne peut signifier qu’une chose : accepter un retrait total de Gaza.
Daniel Hagari, pour la première fois, en une micro-phrase perdue au cœur d’un discours militaire quasi quotidien, admettait que la donne avait changé. Netanyahou lui a sans aucun doute laissé le privilège d’une annonce qui, une fois confirmée, devrait provoquer l’ire des plus fervents partisans de la guerre.
Les Israéliens s’apprêtent finalement à accepter la demande du Hamas de retirer toutes leurs forces de Gaza, condition sine qua non à la libération des otages. Sous la pression du président Biden qui menaçait de couper le « robinet des armes » si un accord n’était pas trouvé dans les plus brefs délais, en quelques jours tout s’est accéléré.
Le discours de Netanyahou s’arrange avec la vérité sans la déformer. Tsahal devrait aller à Rafah… À quelle date et sous quelle forme, telle est la question. L’offensive majeure pourrait se transformer en incursions ponctuelles en cas d’accord, mais aussi être repoussée de plusieurs mois. Un changement de tactique pour le retour des otages devenu, sous la pression et après six mois, l’absolue priorité.
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