La Russie était le cinquième pays avec le plus grand nombre de milliardaires au sein du classement Forbes des milliardaires 2023, avec 105 milliardaires au début de l’année 2023, contre 83 en 2022, 117 en 2021 et 99 en 2020. Moscou compte désormais 120 milliardaires dans ce classement. Dans le détail, 59 ont vu leur fortune augmenter depuis un et 19 ont fait leur entrée dans le classement. Selon Forbes, Vagit Alekperov, ancien président de la société pétrolière Lukoil, occupe la première place des milliardaires en Russie. Il est classé 59e à l’échelle mondiale. Sa fortune est passée de 20,5 milliards de dollars à 28,6 milliards de dollars au cours de l’année écoulée.

Il a pris la première place en Russie à Andrei Melnichenko, désormais septième, qui a fait fortune dans les engrais et dont la valeur est tombée à 21,1 milliards de dollars, contre 25,2 milliards de dollars au début de l’année 2023. Ce Russe vivant aux Emirats arabes unis figurait à la 58e du classement Forbes des milliardaires 2023. Leonid Mikhelson, qui dirige le producteur russe de gaz naturel Novatek, est quant à lui classé en deuxième position, sa fortune ayant augmenté de 5,8 milliards de dollars pour atteindre 27,4 milliards de dollars au 1er avril 2024.

Dotée de vastes ressources naturelles, l’économie russe a fortement rebondi après l’effondrement de 2022. Les hommes d’affaires russes ont particulièrement bénéficié de l’exode des entreprises occidentales, de nombreuses sociétés ayant vendu leurs actifs à bas prix ou ayant vu leurs activités russes saisies et des directeurs locaux installés. Vladimir Poutine répète à l’envi que les sanctions occidentales n’ont pas réussi à détruire l’économie russe et met en avant le fait que celle-ci s’est développée plus rapidement l’année dernière que n’importe quel pays du G7, largement responsable des sanctions. Le PIB russe a enregistré une croissance de 3,6 % en 2023, contre 2,6 % attendu cette année par le Fonds monétaire international (FMI).

Des temps difficiles à venir

L’économie russe est-elle vraiment solide pour autant ? Selon Carl Grekou, un économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) interrogé par Le Parisien, « il ne faut pas prendre les chiffres de la croissance à court terme pour en déduire que Moscou s’en sort bien ». « C’est dans le long terme que l’on verra si la Russie résiste, et il ne faut pas sous-estimer les défis auxquels elle fera face », affirme-t-il.

Notre chroniqueur Nicolas Bouzou ne disait pas autre chose dans nos colonnes en août dernier : « La portée des sanctions se mesure sur le long terme […] L’économie russe ne s’est pas effondrée mais les sanctions augmentent considérablement le coût de sa stratégie belliqueuse. »

Le FMI prévoit des temps difficiles pour l’économie russe en raison de l’exode des personnes et de la pénurie de technologies. Par ailleurs, la croissance russe repose en grande partie sur la production d’armes et de munitions financée par l’Etat pour la guerre en Ukraine, masquant ainsi les problèmes qui entravent l’amélioration du niveau de vie des Russes.

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