La France appelée à tripler ses investissements dans l’intelligence artificielle. En Israël, depuis le 7 Octobre on parle de plus en plus de l’intelligence artificielle appliquée à la défense.

EN ISRAEL. L’armée israélienne a déployé pour la première fois dans son offensive à Gaza une nouvelle technologie militaire basée sur l’intelligence artificielle, qui lui sert notamment à déjouer les attaques et repérer les souterrains du Hamas palestinien. Elle y a fait allusion le mois dernier, quand son porte-parole, Daniel Hagari, a déclaré que les forces israéliennes opéraient «simultanément au-dessus et sous terre». L’IA l’aide notamment à cartographier le vaste réseau de tunnels du Hamas à Gaza, a précisé à l’AFP un haut responsable de la défense.

Ces nouveaux outils sont un espoir bienvenu pour l’industrie technologique israélienne qui subit le contrecoup de la guerre. En 2022, le secteur représentait 18% du PIB. Mais depuis le début de la guerre le 7 octobre, environ 8% de sa main-d’œuvre a été mobilisée pour combattre. «La guerre à Gaza est en général porteuse de menaces, mais aussi d’opportunités de tester les technologies émergentes sur le terrain», note Avi Hasson, directeur général de Startup Nation Central, un incubateur technologique israélien. «Sur le champ de bataille comme dans les hôpitaux, certaines technologies utilisées dans cette guerre ne l’avaient jamais été auparavant», dit-il.

EN FRANCE. Remis à l’Elysée, le rapport de la commission de l’intelligence artificielle prône des investissements massifs aussi bien pour l’Etat que pour les entreprises. Le gain de croissance est estimé aux alentours de 1 %.

Oui, la France est en retard dans la course à l’intelligence artificielle. Mais rien n’est perdu si elle investit massivement. C’est en substance la conclusion du rapport de la commission de l’intelligence artificielle, six mois après son installation par Matignon et dont les travaux ont été présentés à l’Elysée devant le président de la République, Emmanuel Macron, mercredi 13 mars. « L’IA, c’est comme un cheval fougueux. Il peut vous amener dans le mur ou vous porter très loin si vous faites ce qu’il faut pour le dompter », résume l’économiste et coprésident Philippe Aghion.

Le risque serait de voir continuer à se creuser l’écart entre l’Europe et les Etats-Unis ou la Chine en matière d’innovation. Si elles persistent, les faiblesses actuelles en termes d’accès aux semi-conducteurs, à la puissance informatique et, in fine, en termes de création de modèles d’intelligence artificielle pourraient conduire, selon le rapport, à un « déclassement historique », autant sur le plan économique que géopolitique. « On n’a pas le choix, la révolution de l’IA est en route », relève Anne Bouverot, présidente du conseil d’administration de l’ENS et également coprésidente de la commission.

 

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