Mohammed Sweirky est technicien réparateur chez Paltel, l’un des deux opérateurs de téléphonie fixe et mobile et d’Internet dans la bande de Gaza. Mais en ces temps de guerre, son métier est devenu “l’un des plus dangereux […] et aussi l’un des plus importants”, écrit The New York Times.
Dans le cadre de sa riposte militaire sur l’enclave palestinienne lancée après les attaques du Hamas qui ont tué plus de 1 100 personnes le 7 octobre, Israël a lourdement frappé au sol et depuis les airs les infrastructures de télécommunications comme les antennes relais, les centres de données et autres câbles de fibre optique.
Alors, pour essayer de rétablir les communications dans tel ou tel quartier où les coupures peuvent durer “des jours, voire des semaines”, une cinquantaine d’ingénieurs et de techniciens de Paltel sillonnent le territoire.
Missions périlleuses
Comme Mohammed Sweirky. Originaires de la ville de Gaza, lui et sa famille, déplacés par la guerre, vivent aujourd’hui dans un garage à Rafah, dans le sud de l’enclave. En janvier, il a été envoyé en mission dans le Nord, au grand dam de ses proches.
Une mission pour le moins risquée pour ces techniciens “qui doivent souvent travailler à proximité des combats”.
Pour opérer dans les zones contrôlées par l’armée israélienne, les techniciens doivent recevoir l’autorisation de Tsahal et se conformer à ses instructions concernant leur déplacement, explique Paltel au New York Times.
Malgré cela, “il y a quand même eu plusieurs incidents, évités de justesse”, selon la société. Comme des techniciens se retrouvant sur des lignes de tir, ou arrêtés injustement. Depuis le début de la guerre, deux employés de Paltel ont été tués en intervention.
Une question de vie ou de mort.
D’après un responsable de Paltel, 80 % des réseaux de téléphonie et d’Internet que la société gère ne fonctionnent pas aujourd’hui. L’autre opérateur, Ooredoo Palestine, connaît les mêmes difficultés.
Certes, certains Gazaouis ont trouvé des solutions en utilisant, par exemple, des puces “compatibles avec les réseaux israéliens ou égyptiens”.
Mais, dans la grande majorité des cas, “les appels sont dirigés vers la messagerie vocale et, lorsqu’ils passent, la connexion est souvent de mauvaise qualité”. Ce qui entrave grandement la capacité des habitants, à Gaza par exemple, à “coordonner l’acheminement de l’aide humanitaire”, “à communiquer avec leurs amis et leur famille à l’étranger” ou, tout simplement, à “appeler les secours”.
“En temps de guerre, un simple coup de téléphone peut faire la différence entre la vie et la mort”, explique un secouriste.