LIBRE PAROLE. Dr. Michael (Michel) A. CALVO.

L’auteur est né à Tunis, en Tunisie. Avocat, expert en droit international, il a été membre de la Cour internationale d’arbitrage de la CCI représentant Israël. Il est l’auteur du livre en anglais “The Middle East and World War III: Why No Peace?” [préface du colonel Richard Kemp,

La solution à deux Etats. Par Me Michel Calvo

La Solution a deux états partie I

« Je bénirai ceux qui te bénissent et je maudirai ceux qui te maudissent et par toi seront bénies toutes les familles de la terre. » (Genèse, 12 : 1-3 et 28 : 13-14).

Dans sa « Vision » pour améliorer les vies des peuples palestinien et israélien, pour atteindre la « Paix et la Prospérité » (L’accord du Siècle), le Président Trump a reconnu le droit d’Israël de vivre en paix dans des « frontières sûres et reconnues », exemptes de menaces ou d’actes de force. Il proposait de donner aux Arabes de Judée-Samarie plus de terres, d’argent et un État. Il envisageait également un règlement juste du problème des réfugiés en leur offrant une aide dans le cadre d’un énorme don de 52 milliards de dollars.

Le Président Trump reconnaît les droits des Juifs vivant dans toutes les parties de leur patrie historique, dans une partie de la Judée-Samarie, mais pas dans la partie de l’État palestinien proposé (qui restera Judenrein). Déjà en avril 2004, le Président George W. Bush avait, à la suite du retrait d’Israël de la Bande de Gaza, déclaré qu’au vu des “nouvelles réalités sur le terrain, y inclus l’existence de centres majeurs de population israélienne de Judée-Samarie(Cisjordanie), il est irréaliste de penser que lors des négociations sur le statut définitif des territoires, il y aura un retour aux lignes d’armistice de 1949”.[1]

Le Président Trump rappelait enfin que cette terre est la Patrie des Juifs, c’est-à-dire son peuple autochtones/indigène. Plus tard, l’Administration Trump a considéré que les colonies ne sont pas illégales et ne sont pas comme telles contraire au droit international.[2] Il s’agit là d’une réponse claire à l’accusation de la Cour pénale internationale selon laquelle les colonies/établissements/villages Juifs sont illégaux ou contraires au droit international.[3]

Nous pouvions croire qu’il serait difficile pour l’Administration Biden de revenir sur cette conclusion juridique parfaitement conforme au droit international. Il n’en est rien. Cette administration, lorsqu’il s’agit d’Israël, se permet de manipuler le droit international et est revenu sur l’analyse juridique correcte des juristes internationaux du Département d’Etat, sous la direction de Donald Trump. Les villages juifs de Judée-Samarie sont considérés comme illégaux par l’administration Biden.

Le droit international est devenu « malléable » et sera différent selon l’opinion politique de chacun des états.

Dans le cas d’Israël, ce changement est intervenu immédiatement après que la décision a été prise, après un attentat meurtrier, de construire 3.000 logements en Judée-Samarie.

On nous a déclaré pendant des années que les territoires libérés en 1967, sont en fait des territoires palestiniens et des territoires occupés illégalement par Israël. Alors qu’il n’en est rien. Et vous avez fini par le croire…

La Cour pénale internationale, sous Mme Fathi Bensouda (et vraisemblablement son successeur actuel), est « devenue » une « bon musulmans » car cette dernière n’a pu faire abstraction de ses croyances musulmanes ancestrales concernant les Juifs et la terre d’Israël.

Choisissez vos juristes et/ou vos juges et vous aurez la décision que vous souhaitez obtenir. C’est ce que Fathi Bensouda a fait, comme la décision de la Chambre préliminaire I de la Cour pénale international le prouve, à la lecture de l’opinion dissidente (minoritaire) de son Juge et Président, M. Peter Kovacs.[4]

 

La Chambre préliminaire était composée de trois juges. Une juge venant d’un état africain (le Bénin) membre de l’organisation des Etats Islamistes dont le but est d’aider les palestiniens a récupérer leur terre, d’un juge français (de gauche) ayant travaillé au Ministère français des Affaires étrangère, sous Claude Cheysson et Roland Dumas, et un Juge, Péter Kovács.

 

Avant Trump, la Terre (et des Dollars) en échange de la paix a été un moyen avancé par les Britanniques, l’Administration Américaine et par tous les Etats, y compris la France

Or, les Palestiniens, les Arabes et les Musulmans sont tous engagés dans un conflit djihadiste religieux, un conflit théologique/métaphysique avec les Juifs d’Israël alors que l’Occident, et en particulier la France, refuse de le constater.

Au cours du XXe siècle, le conflit au Moyen-Orient a été considéré comme un conflit territorial israélo-arabe qui est devenu plus tard le conflit israélo-palestinien et a été traité comme tel.

La Palestine du Mandat britannique qui devait devenir le foyer national juif a été divisée pour que les arabes aient leur propre terre. La solution de deux états a été appliquée. Mais cela n’a pas résolu le conflit. Les Arabes ne voulaient toujours pas d’un foyer juif après avoir obtenu 75 pourcent de la terre de la Palestine et créé un état désormais appelée Jordanie.

Déjà en 1935, les érudits musulmans ont émis plusieurs fatwas[5] interdisant la paix et la normalisation avec les Juifs. En 1936, les savants de l’Université Al-Azhar d’Égypte ont statué qu’il était du devoir de tous les musulmans de s’engager dans le djihad « pour sauver la Palestine ». En 1989, d’éminents érudits musulmans de 18 pays ont jugé qu’il était interdit aux musulmans de renoncer à toute partie de la Palestine.[6]

Quelques 1.300 ans après la conquête de la terre en 636 par les musulmans, Haj Amin al-Husseini,[7] le Grand Mufti de Jérusalem a mené la Grande Révolte de 1936 qui a été réprimée, tandis que les Juifs ont continué à assécher les marais, à s’y installer et à réhabiliter la terre. Ces événements ont confirmé ce que le Zohar (la Kabale) avait dit, à savoir que la terre déserte a été donnée temporairement aux enfants d’Ismaël pendant 1300 ans (636-1936). Pas plus.

En 1947, un nouvel état musulman devait être créé, au côté d’un état juif, mais les arabes ont refusé et ont ensuite attaqué Israël. A la suite de cette guerre, un accord d’armistice a été signé avec l’Egypte et la Jordanie, qui se sont respectivement octroyé le Bande de Gaza et la Judée-Samarie (« Cisjordanie »), sans que la communauté internationale ne reconnaisse leur annexion. Aucun état arabe (palestinien) n’a été créé.

Après 1967, le concept de « Terre en échange de la paix » a été considéré de nouveau comme une condition pour résoudre le conflit entre Israël, la Jordanie et l’Egypte. Plus tard, les Accords d’Oslo de 1993 et leurs concessions territoriales étaient censés apporter la paix. Ils ont apporté la mort et la souffrance. Au cours des 25 années qui ont précédé les accords d’Oslo, “seulement” 254 personnes ont été tuées dans des attaques commises par des Arabes palestiniens.

Depuis la signature de la « Déclaration de principes » du 13 septembre 1993 au 28 septembre 2000, c’est-à-dire en sept ans, 256 civils et soldats ont été victimes d’attaques terroristes palestiniennes.[8] Du 27 septembre 2000 au 1er septembre 2015, quelque 1.217 personnes ont été tuées (868 civils) et 5 087 (4 737 civils) ont été blessées. Du 2 septembre 2015 au 17 septembre 2019, 99 personnes ont été tuées et 60 blessées.

Les attentats peuvent se poursuivre aujourd’hui, en parallèle avec la reprise de versements de fonds aux Palestiniens par l’Administration Biden. Cela a été perçu comme un feu vert. Le Hamas peut lancer des missiles sur les civils israéliens et Mahmud Abbas et le Fatah saluent les résidents qui se trouvent dans les zones où les musulmans se battent avec leurs ennemis.[9]

Les musulmans de tous les pays d’Europe, de France, des Etats Unis et du monde entier peuvent crier « mort aux Juifs », « mort à Israël » avec l’accord de « gauchistes » et des « bonnes âmes » qui les soutiennent. Les arabes-musulmans israéliens peuvent librement lyncher des juifs et brûler les voitures de leurs voisins de paliers juifs. Les massacres de juifs par les musulmans ne sont pas une nouveauté. Leurs parents les faisaient déjà dans le temps.[10] Des européens peuvent déclarer que la réponse aux attaques de missiles de Gaza doit être proportionnée. Mais si les israéliens envoyaient le même nombre de missiles qu’ils ont reçu de Gaza sur la population civile, ils se retrouveraient devant la Cour Pénale Internationale.

Pour les Arabes de Judée-Samarie et de Gaza, les Accords d’Oslo étaient l’application du «Plan par étape» de l’OLP de 1974 qui consiste à obtenir d’Israël un territoire et de se servir de ce territoire pour provoquer une confrontation généralisée avec l’aide des états arabes.[11]

Peu de personnes ont considéré que ce qu’Israël vise –à savoir la paix et la normalisation- les musulmans-arabes- palestiniens ne peuvent pas délivrer. Et Israël ne pourra jamais accepter ce que les musulmans arabes veulent, à savoir la disparition d’Israël et des Juifs de leur terre ancestrale, une terre que les musulmans considèrent comme une terre musulmane pour l’avoir conquise, soumise et colonisée.

De nouveaux acteurs sont apparus dans le conflit au Moyen-Orient, notamment les Mollahs iraniens (1979), le Hezbollah (1982), le Hamas (1987), Al-Qaida (1988) et ISIS (l’Etat islamique d’Irak et Al-Sham) (2006). Pourtant le conflit a continué d’être considéré comme un conflit territorial par tous les États et traité en tant que tel, même par Israël, avec l’espoir qu’un compromis sur la terre apporterait la paix.

L’administration Trump a suivi le même concept, tout en ajoutant des “milliards de dollars” et la menace qu’après 4 ans les Juifs seront en mesure de s’installer sur tout le territoire de leur patrie ancestrale, étant le peuple autochtone. Les Juifs sont connus sous le nom de « peuple Juif », peuple premier, peuple indigène, ou peuple natif de la terre appelée Judée-Samarie, Palestine ou Terre Sainte, comme les Apaches et les « Peaux Rouges » le sont aux Etats Unis, ou les Maoris en Nouvelle Zélande, ou les Canaques en Nouvelle Calédonie.[12]

Mais une perspective plus large de ce conflit conduit à la conclusion qu’en raison d’une pensée erronée, de l’idéologie et de la théologie il n’y a et n’y aura pas à moyen terme, de paix au Moyen-Orient.

En effet, Palestiniens, Arabes et Musulmans sont engagés dans un conflit religieux djihadiste, un conflit théologique/métaphysique avec les Juifs d’Israël, même si l’Occident peut refuser de le voir. Le mouvement BDS et l’ascension soudaine de l’antisémitisme qui en résulte font partie de cette guerre djihadiste contre les Juifs vivant dans le monde et en Amérique, qui sont considérés comme du côté d’Israël. Il vise à les délégitimer, à détruire l’alliance existante entre les États-Unis et Israël, et à amener le reste du monde à accepter la fin d’Israël.

Les Juifs américains n’ont pas réalisé que la propagande islamique a pénétré la société américaine, sous le couvert des droits de l’homme des palestiniens. Ils ne combattent pas les objectifs de J Street, une création d’Obama pour soutenir ses actions, pour se ranger du côté du discours palestinien/arabe/musulman/iranien, et pour affaiblir le soutien juif américain à Israël. Ils ont sous-estimé l’effet des investissements/donations et de la « propagande » des États arabes dans les universités américaines, qui ont financé et créé de nombreuses chaires, centres et programmes traitant du conflit Israélo/Palestinien.[13] Nous en voyons les conséquences aujourd’hui avec la prise de pouvoir des universités américaines devenues antisémites.

Comprendre le problème doit commencer par l’inspection de ses racines.

Les dirigeants palestiniens, le Hamas, les Frères musulmans, les Wahhabites saoudiens, le Hezbollah, Al-Qaida, ISIS, la plupart des États musulmans (y compris la Turquie d’Erdogan), les Mollahs et le gouvernement iranien, tous animés par l’Islam, partagent la même idéologie djihadiste, encapsulée dans une phrase: “Allah est notre but, le prophète est notre idéal, le Coran est notre constitution, le djihad[14] est notre moyen, et la mort pour l’amour d’Allah est notre aspiration”. Formule qui a également été traduite par “Allah est notre objectif, le Coran est notre loi, le prophète est notre chef, le djihad est notre chemin et la mort pour rechercher Allah est la plus haute aspiration”.[15]

Les Juifs d’Israël ne sont pas leurs seuls ennemis à être détruits. Cette idéologie justifie le meurtre de Juifs, mais aussi des Chrétiens et des infidèles quels qu’ils soient et où qu’ils se trouvent, de Paris à Marseille, de New York à Boston, San Bernardino, Orlando, Jérusalem, Tel Aviv, Moscou, Saint-Pétersbourg, Berlin, Manchester, Londres et Mumbai; et aussi loin que le Mali, le Niger, le Nigeria, la Chine et les Philippines. Les attentats commis dans ces villes et pays le démontrent.

Cette guerre djihadiste est également en cours contre les Français et tous ces « infidèles » : chrétiens, yézidis, hindous, bouddhistes, polythéistes, panthéistes et de manière générale tous ceux qui ne croient pas en la « religion de la vérité », c’est-à-dire l’islam; et contre les musulmans qui font des compromis avec ces infidèles. Au fil du temps, le conflit palestinien/arabe/musulman avec Israël s’est étendu contre le monde non musulman, et contre tous ces musulmans qui ne partagent pas leur but, leur idéal, leur constitution, leur moyen et leur aspiration.

Les musulmans ne peuvent accepter que les Juifs ne se soient pas convertis à l’islam; que la chrétienté ne s’est pas convertie à l’islam, ni que ses conquêtes en Europe se sont terminées quelque part avant Poitiers, en France ; qu’ils ont perdu l’Andalousie et certaines des autres terres qu’ils avaient conquises pour étendre l’islam en Europe, en Asie et en Extrême-Orient; et ils se sentent aujourd’hui victimes de discriminations et même persécutés dans plusieurs pays aussi éloignés que les Philippines, la Chine, la Birmanie, le Cachemire, la Somalie, l’Érythrée, la Tchétchénie, la Russie et la Bosnie-Herzégovine.

L’histoire a montré que faire une abstraction des différentes dimensions complexes des conflits du Moyen-Orient ne mène nulle part. Néanmoins, les dirigeants mondiaux et les médias continuent de traiter le conflit israélo-palestinien/arabe/musulman comme une question territoriale. Ils croient que si cela pouvait être résolu, la paix et la fraternité de Kumbaya[16] viendraient dans le monde entier.

La terre en échange de la paix, des milliards de dollars ne changeront pas l’islam, et ne permettront pas de mettre fin à la guerre contre les « infidèles »

Les musulmans combattent les Juifs pour prouver que leur « promesse divine » est encore à naître ; qu’il s’agit d’une invention; que les Juifs devraient quitter Israël et revenir d’où ils sont venus. Ils oublient que la moitié d’entre eux sont venus de pays arabes qui les ont chassés, sans pouvoir prendre leurs biens.

Pour de nombreux musulmans et chrétiens, à l’exception des évangélistes et d’autres qui le considèrent comme un plan divin, le retour des Juifs dans leur ancienne patrie ne peut être qu’un accident de l’histoire, une parenthèse à effacer à un moment donné dans l’avenir. La théorie de la « parenthèse » a eu ses adeptes au Quai d’Orsay et en a encore, très certainement.

Les musulmans soutiennent que puisque les Juifs et les Chrétiens ne se sont pas convertis, le monde sera dans la tourmente jusqu’à ce qu’ils reconnaissent le Coran comme la parole divine.

Le Coran dans sa version finale réunit en réalité deux Corans : le premier, spirituel, livre de paix et de tolérance (celui auquel Obama s’est référé) et un second, législatif et militaire, qui appelle au jihad et à l’intolérance” (celui qu’Obama a ignoré).

Le Coran a des sourates et des versets révélés à la Mecque et à Médine et ;

«Là où le Coran se contredit [et nombreuses sont les contradictions], c’est la dernière Parole d’Allah qui l’emporte. Ainsi, par cette règle, le Coran est dépouillé de plus de 114 versets “doux”, pacifiques, antérieurement révélés.[17] (Voir Sourate XVI: 101)[18]

Toutefois, un ordre chronologique nous est délivré grâce aux études des savants de l’islam, lesquels distinguent les sourates mecquoises des sourates médinoises. Résultat ? Une chronologie lourde de conséquences, car entre en jeu le principe de l’abrogation (verset abrogeant nâsikh, verset abrogé mansûkh), contenu dans le Coran lui-même. » (Voir Sourate II : 106).[19]

La guerre contre les infidèles, les idolâtres, les non-croyants, les Juifs et les Chrétiens est déclarée en commençant par ces deux versets :

« Lorsque les mois sacrés expirent, tuez les associateurs (les païens, les idolâtres, les chrétiens et les juifs) partout où vous les trouverez. Capturez-les, assiégez-les, guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent, s’ils s’acquittent de la prière (la Salat), s’ils donnent l’aumône (Zakat), laissez-leur la voie libre car Allâh est Pardonneur et Miséricordieux; Il est compatissant. » (Sourate IX: 5)

« Combattez ceux qui ne croient pas en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu’à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, après s’être humiliés. » (Sourate IX: 29)

Les idolâtres à combattre à moins qu’ils ne se convertissent à l’islam sont tous ceux qui ne croient pas en la religion de la vérité, c’est-à-dire l’islam.

Ce n’est pas moins des trois quarts de l’humanité. Les Juifs et les Chrétiens ont un statut spécial ayant reçu la Bible, mais ils doivent être combattus jusqu’à ce qu’ils rendent hommage et soient humiliés. Ils doivent payer une « taxe » (la djiziya) pour être protégés contre les foules musulmanes en colère, conformément aux règles d’Omar sur le statut de dhimmi (minorité protégée ou de seconde classe).[20] Comme ils ne sont pas humiliés aujourd’hui et qu’ils ne rendent aucun hommage, ils doivent être combattus.

Le prophète Mohammad a prévu que l’islam s’étendrait à la terre entière. Il n’est donc pas surprenant que les musulmans interprètent l’immigration massive et l’augmentation démographique des musulmans en Europe comme un signe confirmant la promesse de Mohammad. La population musulmane d’Europe devrait augmenter de 63 %, et passer de 43 millions en 2010 à 71 millions en 2050. La population chrétienne d’Europe devrait diminuer d’environ 100 millions de personnes, tombant de 553 millions en 2010 à 454 millions en 2050. En Amérique du Nord, le nombre de musulmans devrait presque tripler, de plus de 3 millions en 2010 à plus de 10 millions en 2050, faisant des musulmans le troisième groupe religieux en importance dans la région d’ici le milieu du siècle.[21]

Pour l’islam, une fois qu’une terre donnée tombe sous le régime islamique, elle appartient à l’islam, et il ne peut pas y avoir un Etat Juif

Dans cette perspective, aucune paix permanente ne peut être atteinte pour résoudre le conflit juif-israélien/musulman-arabe-palestinien. Ce conflit n’est pas un conflit territorial. « Renoncer à quelque partie de la Palestine que ce soit, c’est renoncer à une partie de la religion », comme l’affirme le Pacte du Mouvement de résistance islamique (Hamas) (article 13).[22] Pour l’islam, la seule solution est la fin de l’Etat d’Israël avant ou le « Jour du Jugement ».

En effet, par sa simple présence sur la terre, la plupart des musulmans croient qu’Israël remet le Coran en question. Ils affirment que les Juifs (en fait les Apôtres) ont falsifié la Bible en ne mentionnant pas la venue d’un messager nommé “Ahmad” (Surah 61), c’est-à-dire Mahomet. Une deuxième falsification est, selon le Coran, la substitution dans la Bible d’Ismaël par Isaac, dans l’épisode du sacrifice d’Abraham et l’attribution de l’Alliance Divine à Isaac et à son fils Jacob et donc aux Juifs, tentant ainsi de priver les Arabes d’une telle alliance. Ces musulmans considèrent que la Loi de Moïse a été “falsifiée” par Ezra[23] et que les Juifs qui suivent la Torah avaient “gagné” Sa “colère” et n’ont aucun droit légitime à la terre. C’est ce qu’ils entendent par “les Juifs ont falsifié la parole de Dieu”.

Lorsqu’ils sont confrontés aux versets sionistes du Coran qui prophétisent le retour des Enfants d’Israël sur leur terre, les érudits musulmans les rejettent d’une main en affirmant que ces versets sont remplacés ou abrogés. Si cet argument est accusé d’être faible, ils prétendront que les Juifs ne sont pas les « Enfants d’Israël » (il s’agit de descendants de Khazars, une population qui aurait choisi le judaïsme). Les Musulmans considèrent les Juifs non pas comme les « Bnei Israel » (Enfants d’Israël – les Juifs d’origine), mais comme des convertis à cette religion. Ou ils affirmeront que les Juifs, tels que nous les connaissons, ne sont pas dignes de porter le titre de choisis.

Les Européens et les Américains qui s’opposent à toute présence juive et à la construction de villes juives en Judée-Samarie (dans la zone C) perçoivent cela comme un obstacle à la solution dite à deux États.

En parallèle, les musulmans luttent contre les Juifs pour prouver que leur « promesse divine » n’est pas encore née et qu’il s’agit d’une invention; que les Juifs devraient quitter Israël et retourner d’où ils sont venus (plus précisément en Europe, faisant abstraction du cas des Juifs –plus de la moitié- chassés des pays arabes). Ceux qui sont nés sur la terre avant 1948, doivent revenir à leur statut naturel de « dhimmi », soumis, payer la taxe (la djiziya), être humiliés, et que jusque-là, il ne peut y avoir de paix.

Lorsque le gouvernement israélien démantèle un village de Judée-Samarie, il n’applique qu’une décision de la Cour suprême israélienne qui l’a ordonnée. Mais les musulmans y voient une preuve supplémentaire que D.ieu est contre les Juifs, qu’Il utilise les Juifs pour lutter contre les Juifs, que leur “promesse divine” est un mensonge, et que les Juifs n’ont pas le droit d’être là, et encore moins dans n’importe quelle capacité souveraine.

Ce n’est pas par hasard que le Hamas, plus fanatique sur le point religieux, est une menace majeure pour le Fatah, qui est moins fanatique, et qu’il infiltre ce dernier en permanence. En fait, le proverbial « problème de la Palestine » est au cœur de la lutte actuelle au sein de l’Islam lui-même. La terre en échange de la paix et des milliards de dollars ne mettront donc pas fin à une telle guerre religieuse. Les Américains, les Russes, les Chinois, les Européens et la France en particulier doivent en prendre conscience.

Donner de la terre d’Israël dans le cadre d’un accord de paix c’est aussi ignorer que les accords conclus par les musulmans avec des non musulmans ne sont valables, selon le droit international islamique n’ont qu’une durée temporaire de dix ans et ils ne peuvent être renouvelés qu’une seule fois pour dix ans.[24] C’est méconnaitre l’Islam.

Ce serait commettre un suicide, que nos ennemis et de nombreux états, qui se disent nos amis, comme les Etats Unis, la France et la Grande Bretagne, veulent nous forcer à commettre.

C’est une absence de confiance envers D.ieu et même un affront envers D.ieu qui nous a promis, par l’intermédiaire des prophètes et même du Coran, le retour en masse sur notre terre.

Partie II à paraître ultérieurement.

Dr. Michael (Michel) A. CALVO
L’auteur est né à Tunis, en Tunisie. Avocat, expert en droit international, il a été membre de la Cour internationale d’arbitrage de la CCI représentant Israël. Il est l’auteur du livre en anglais “The Middle East and World War III: Why No Peace?” [préface du colonel Richard Kemp, CBE]. Voir: www.themiddleeastandworldwar3.com

Il est également l’auteur d’un prochain livre “L’Exil du Peuple Juif: Sanction ou Mission? La mission des Juifs de retour sur leur terre ».

 

[1] Exchange of letters between Prime

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