A Rahat, Ismaïl Al-Qarinawi racontait son 7 octobre. “Trois de nos jeunes, Hisham, Wasim et Mahmoud travaillaient au kibboutz Beeri. On a vite appris que Wasim et Mahmoud étaient parvenus à s’enfuir, tandis que Hisham s’était caché dans un bosquet avec une jeune cycliste juive. L’armée n’étant pas là, nous avons décidé de sauver les Juifs nous-mêmes.”

Plusieurs membres de la famille Al-Qarinawi travaillent dans des kibboutzim du Néguev occidental depuis plus de soixante ans. Les routes bloquées par le Hamas ne les ont pas découragés. Leurs ancêtres étant originaires des environs [beaucoup de villages juifs de la région ont été bâtis après 1948 sur d’anciens pâturages appartenant à des tribus bédouines], ils en connaissent les moindres recoins et tous les sentiers.

Tawfiq Abou Latif, l’aîné de la famille, a désigné Ismaïl et trois autres proches. “Pendant que nous roulions, nous sommes tombés sur un Juif de nos connaissances. Il nous a dit qu’il y avait beaucoup de gens qui avaient besoin d’aide. Nous lui avons tout de suite dit que nous lui donnerions un coup de main”, raconte Ismaïl.

Pendant de longues heures, outre Hisham et la jeune Aya, les Bédouins ont exfiltré des dizaines de jeunes Juifs, la plupart fuyant le site du festival Tribe of Nova, avant de les emmener sur une colline où ils seraient provisoirement en sécurité. Ils leur ont également donné leurs téléphones pour qu’ils puissent rassurer leurs parents.n 1919, “Le Pays” est le journal de référence chez les politiques et les intellectuels israéliens.