Charlie Biton, ancien membre de la Knesset et l’un des fondateurs du mouvement de protestation Mizrachi Black Panthers, est décédé samedi soir à l’âge de 76 ans.

Biton, d’origine marocaine, a été député du mouvement Black Panthers et de Hadash pendant 15 ans, entre 1977 et 1992. Charlie Bitton, Sa’adia Marziano, Roni Orovitz, Reuven Abergel, Meir Levi et Kochavi Shemesh ont été les leaders des « Black Panthers ».

Le mouvement israélien des Black Panthers (HaPanterim HaSh’horim) est un mouvement de protestation sociale contre le statut inférieur des Juifs Mizrahim (orientaux). Les Panthères noires ont été fondées par des figures de la deuxième génération des immigrants originaires de pays musulmans, comme Charlie Bitton, Saadia Marciano et Reuven Abergel, sur le modèle du groupe afro-américain des Black Panthers.

On les surnomme parfois les Panthères noires israéliennes pour les distinguer du Black Panther Party.

Le mouvement débuta en 1971 à Mosrara, dans le voisinage de Jérusalem, en réaction aux discriminations pratiquées par les gouvernements israéliens, y compris de gauche, à l’encontre des Juifs Mizrahim, depuis la création de l’État. Les dirigeants du mouvement ayant été arrêtés lors de manifestations antérieures, des dizaines de milliers de personnes descendirent dans les rues en mai 1971 pour réagir contre la répression policière ; 170 militants furent alors arrêtés ; les affrontements firent 35 blessés parmi les manifestants et plus de 70 du côté de la police.

« Prenant peu à peu conscience du caractère politique de leur « infériorité », les militants des Black Panthers torpillèrent le mythe du melting pot en démontrant que l’État juif abritait non pas un seul mais deux peuples », les Juifs Mizrahim (ou séfarades) et les Juifs ashkénazes (d’origine européenne).

L’attitude bien plus favorable de l’establishment ashkénaze vis-à-vis des immigrants (olim) originaires des pays européens, par exemple d’Union soviétique, rendait plus sensibles les injustices dont étaient victimes les Juifs orientaux. Les fondateurs du mouvement protestaient contre le refus de l’establishment de reconnaître le caractère ethnique de certaines formes d’inégalité sociale.

Au sujet des discriminations à l’égard des Juifs orientaux, en matière de logement, de salaire, de représentation politique, dans le domaine culturel, etc., voir Juifs Mizrahim en Israël, Juifs arabes en Israël, Juifs ashkénazes et juifs séfarades ou orientaux en Israël.

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