Ces dernières semaines, le marche israélien est à nouveau confronté à une vague d’augmentation des prix. Plusieurs sociétés ont annoncé une hausse de leurs tarifs, parmi elles Strauss, Osem, Unilever, Schestowitz, Wissotzky, Sugat, Yahin, Dr Fisher et d’autres.

Le ministre de l’Economie, Nir Barkat, proteste contre ces hausses qui peuvent aller jusqu’à 25% en pleine période de guerre. Il a écrit à ces différentes compagnies pour leur poser un ultimatum: soit elles renoncent à leur augmentation des prix dans les 72 heures, soit elles seront inscrites dans une ”liste noire” présentée aux consommateurs avec toutes les explications nécessaires pour que ces derniers puissent faire leur choix en toute connaissance de cause. Une sorte de ”shaming” qui est censé dissuader ces géants de la consommation de pratiquer une politique d’augmentation des prix en période de guerre.

 

Dans sa lettre le ministre Barkat explique pourquoi il utilise cette méthode: ”Hélas, les lois qui sont en cours d’adoption pour l’ouverture du marché et la mise en oeuvre du principe ‘ce qui est bon pour l’Europe est bon pour Israël’ ont été freinées par la guerre. En outre, je n’ai pas l’autorité de préposé à la concurrence qui pourrait, à mon sens, stopper cette hausse des prix qui intervient, étonnamment, ”simultanément””. Rappelons que Barkat cherche depuis plusieurs mois à limoger la directrice de l’Autorité de la concurrence mais se heurte à des résistances et différents obstacles administratifs et juridiques. Toutes les démarches qu’il a souhaité entreprendre pour limiter les monopoles ont été pour l’instant des coups d’épées dans l’eau puisque le Trésor s’est dressé contre ces mesures.

Le ministre écrit, par ailleurs: ”Depuis le 7 octobre, l’Etat d’Israël se trouve en proie à une guerre très dure qui a des conséquences sur le marché israélien et le public. A notre grande stupeur, sous couvert de la guerre, nous sommes témoins d’une augmentation des prix par les grands groupes, les fournisseurs et les grossistes et ce ”en concertation” presque parfaite. Hélas, mes appels et ceux du public à geler les prix pendant cette période, n’ont pas été entendus. C’est un crachat au visage des consommateurs qui vous sont fidèles et vous enrichissent. En cette période, nous aurions attendu de votre part, de manière volontaire, que vous participiez à l’effort de guerre. La solidarité est la base de la société israélienne et vous n’en êtes pas dispensés. Je connais les arguments pour justifier cette hausse de prix, mais ils ne valent rien par rapport à la gravité de l’heure où nous nous trouvons, surtout quand dans la plupart des cas, ces hausses vous permettent d’augmenter vos bénéfices sur le dos du public”.
Outre le ”shaming”, Barkat menace de prendre des mesures législatives éclair pour bloquer ces hausses de prix, si les entreprises ne le faisaient pas d’elles-mêmes.
L’ensemble des mesures sera détaillé au terme de l’ultimatum posé par le ministre.
Au sein des entreprises concernées, cet ultimatum a été mal reçu. Les critiques envers le ministre se multiplient et certains font valoir que ce dernier est mal placé pour faire la leçon quand l’Etat augmente les prix de l’essence, de l’électricité, de l’eau et de la taxe d’habitation.
Le bras de fer ne fait que commencer.
LPH. COPYRIGHTS.
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