LA TRIBUNE. Transformée depuis l’attaque terroriste du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre en économie de guerre, l’Etat hébreu a vu l’agence de notation américaine Moody’s abaisser vendredi d’un cran la note de sa dette souveraine, à A2. La décision est assortie d’une perspective négative, ce qui signifie qu’elle pourrait l’abaisser de nouveau dans les mois à venir.
« Le principal facteur » de cette baisse, précise Moody’s dans son communiqué, est l’évaluation « selon laquelle le conflit militaire en cours avec le Hamas, son contrecoup et ses conséquences plus larges augmentent sensiblement le risque politique pour Israël et affaiblissent ses institutions exécutives et législatives ainsi que sa solidité budgétaire ». C’est la première fois qu’Israël connaît une dégradation de sa note à long-terme, indique l’agence Bloomberg.
Un émetteur considéré comme solide.
Elle était auparavant A1, et, dégradée d’un cran, passe à A2. Ces deux notes sont toutefois attribuées à des émetteurs considérés comme solides.
Moody’s avait placé la note d’Israël sous surveillance le 19 octobre, 12 jours après l’attaque du Hamas et le déclenchement de la guerre. « Bien que les combats à Gaza puissent diminuer en intensité ou s’arrêter, il n’existe actuellement aucun accord pour mettre fin aux hostilités de manière durable ni aucun accord sur un plan à plus long terme qui rétablirait pleinement et, à terme, renforcerait, la sécurité d’Israël », relève l’agence. Elle fait également état de « l’affaiblissement de l’environnement sécuritaire », qui « implique un risque social plus élevé », ainsi que « des institutions exécutives et législatives plus faibles ». Le conflit a également des conséquences sur les finances publiques d’Israël, qui « se détériorent », ajoute Moody’s.
Le pays a encore de nombreux atouts.
L’agence met toutefois en lumière les « atouts » de la dette souveraine à long-terme d’Israël, « notamment une très grande force économique, issue d’une économie diversifiée, résiliente et à revenus élevés ; une très grande efficacité de la politique monétaire », ainsi qu’« un secteur bancaire solide et les liquidités et l’accès au marché très solides du gouvernement ».
Moody’s a assorti sa note d’une perspective négative, signalant ainsi qu’elle anticipe une nouvelle baisse à court terme. « Le risque d’une escalade impliquant le Hezbollah dans le nord d’Israël demeure, ce qui aurait un impact potentiellement bien plus négatif sur l’économie », détaille l’agence de notation.
Elle avertit également que « les conséquences du conflit à Gaza sur le profil de crédit d’Israël se feront sentir sur une longue période », et que « l’impact négatif sur les institutions et/ou les finances publiques du pays » pourraient « s’avérer plus grave » que ce qu’elle anticipe actuellement.
La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés de la bande de Gaza dans le sud d’Israël, qui a fait plus de 1.160 de morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël a juré de « détruire » le Hamas et lancé une vaste offensive qui a fait au moins 27.940 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir en 2007 dans le territoire palestinien.
(avec AFP)