France/7 octobre: Hommage national, émotion en berne.
Le 7 février, face aux familles des victimes françaises du Hamas, se tiendra le président qui a refusé de participer à la marche contre l’antisémitisme.
Pas d’esprit chagrin: après l’avoir tant réclamé, il serait malvenu de critiquer la tenue, le 7 février, d’un hommage national aux victimes françaises du massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas dans les localités et les kibboutz du sud d’Israël. Pour les familles des 43 victimes franco-israéliennes, le moment durant lequel la Nation suspendra le temps pour évoquer la mémoire des victimes de la barbarie est crucial pour le processus qui doit les aider à admettre l’impossible : leurs proches tombés sous les coups de la folie islamiste ne reviendront pas. Le code républicain, pour un hommage de ce type, obéit à un protocole strict. Les partis politiques, les groupes parlementaires, le gouvernement au grand complet, les officiels de la sécurité et de l’armée sont présents. Le dispositif est impressionnant. La Cour des Invalides devient la cour de résonance de la France.
Pour la France, il s’agissait d’abord de citoyens israéliens possédant un passeport français
L’enjeu est d’importance : il s’agit d’effacer cette amertume sécrétée par une si longue attente, jalonnée par des propos officiels dont l’incohérence n’a eu d’égal que l’indigence. Face aux familles des victimes françaises du Hamas, dont le but avoué est d’éliminer le peuple juif, se tiendra ce-même président qui a refusé de participer à la marche contre l’antisémitisme, une initiative républicaine.
À cet instant, le président qui accueillera les endeuillés devra trouver les mots. On lui fait confiance sur ce point : la théâtralité est son domaine de prédilection. Créer l’émotion sera plus que nécessaire pour faire oublier la froide analyse qui a prévalu au sein de l’administration française à l’égard des victimes du 7 octobre : pour la France il s’agissait d’abord de citoyens israéliens possédant un passeport français. Selon des sources diplomatiques, il a été tout d’abord considéré que les otages français du Hamas ne symbolisaient pas une action dirigée contre la France, à l’instar des prises d’otages en Afrique, directement dirigées contre la politique de la France.
L’Elysée fait tout pour calmer les esprits des familles d’otages, ulcérées par la présence des représentants de LFI
Les Franco-Israéliens tués le 7 octobre et emmenés en captivité à Gaza sont des Français éloignés de l’émoi national. Pour cette raison, il n’a pas été jugé opportun, pour l’exécutif, de relayer officiellement la douleur et l’effroi en placardant les visages et les noms des victimes du 7 octobre.
Des mairies, des collectivités locales l’ont certes fait. Mais la puissance normative de l’Etat en France est telle que l’on a plus remarqué l’absence que les présences. On constate aujourd’hui une volonté de rattrapage.
A quelques jours de la cérémonie, le journal dominical La Tribune Dimanche a publié son déroulé dans ses moindres détails, fait assez inhabituel pour l’Élysée qui n’a pas l’habitude de divulguer ces informations. Comme s’il fallait en surajouter dans la démonstration de sollicitude officielle. Comme s’il fallait calmer les esprits des familles d’otages, ulcérées par la présence des représentants de LFI, qui n’ont jamais dévié de convictions anti-israéliennes au fort parfum antisémite. Parmi ces élus, certains considèrent le Hamas comme « une organisation de résistance ». Les proches des familles d’otages et des victimes du Hamas ont envoyé une lettre à l’Élysée pour exprimer leur douleur et leur sentiment d’humiliation. La réponse était prévisible : « On ne peut changer le protocole qui régit un hommage national ».
À ce stade, les familles des victimes du 7 octobre font montre d’esprit républicain et prennent acte. Le 7 février, elles devront donc endurer une nouvelle épreuve, au cœur de l’hommage de la Nation française.