Le renseignement militaire israélien et le Shin Bet ont conclu qu’une partie importante des armes utilisées par le Hamas, aussi bien lors de l’attaque du 7 octobre que dans la guerre à Gaza, provenaient de Tsahal elle-même, a rapporté le New York Times ce dimanche.
Ceci est particulièrement flagrant concernant les roquettes et les missiles antichar de l’organisation terroriste, fabriqués grâce aux milliers de bombes et projectiles largués sur la bande de Gaza au fil des ans, et n’ayant pas explosé. Le 7 octobre, Les terroristes du Hamas étaient par ailleurs équipés de nombreuses armes volées dans les bases militaires israéliennes.
Ces informations recueillies au cours des derniers mois de guerre montrent qu’en plus de l’échec des services de renseignement à prévenir les attaques sanglantes commises en territoire israélien, l’armée n’a pas correctement évalué la capacité du Hamas à se procurer des armes en dépit du blocus imposé à la bande de Gaza depuis 2007. Si l’organisation terroriste s’est procurée de très nombreuses armes via les tunnels de contrebande entre Gaza et l’Egypte – dont au moins 12 étaient encore en activité avant le 7 octobre -, le Hamas a également su tirer profit des restes des nombreuses armes larguées sur la bande de Gaza durant les opérations précédentes de Tsahal.
« Les largages de munitions constituent la principale source d’explosifs du Hamas », a confirmé au New York Times Michael Kardash, ancien chef adjoint du département de déminage de la police israélienne. « Ils découpent des bombes et des obus en provenance d’Israël, et en retirent les explosifs pour la fabrication de leurs propres missiles et roquettes. »
Les experts en armement affirment qu’en général, environ 10 % des armes n’explosent pas, mais que dans le cas d’Israël, ce taux pourrait être plus élevé, en raison de l’ancienneté des missiles utilisés par Tsahal dont certains datent de la guerre du Vietnam.
Ainsi selon un officier des renseignements de Tsahal, interrogé par le journal américain sous couvert d’anonymat, jusqu’à 15 % de ces types de munitions pourraient ne pas exploser après avoir été larguées. Des milliers de tonnes de munitions ont ainsi été dispersées dans toute la bande de Gaza, sachant qu’une seule bombe non explosée de 340 kg permet de fabriquer des centaines de roquettes ou de missiles.
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